Il y a des films qu’on devrait réserver aux adolescents: leur esprit est majoritairement avide de tout ce qui bouge et semble innovant, mais semble imperméable à l’incohérence, jusqu’au passage à l’âge adulte. C’est peut-être en visant ce public là que Luc Besson a réalisé Lucy. En tout cas, je ne suis clairement pas dans sa cible.
Pourtant, l’idée originale avait de quoi séduire: que se passerait-il si un être humain pouvait utiliser son cerveau au maximum de ses capacités. Mais Besson confond puissance de calcul et capacité mémoire: ce n’est pas parce qu’on dispose d’un disque dix fois plus gros qu’on calcule cent fois plus vite, ou mieux. Bref, je ne suis absolument pas rentré dans la logique de ce film, qui hésite entre science-fiction et film de Yakuza. C’est dommage: on se dit qu’un Tarantino aurait sorti autre chose de cette idée là.
Résultat: une catastrophe. Scarlett Johansson, qu’on a connue meilleure chez Woody Allen ou d’autres, vire à la Béatrice Dalle version 21e siècle (ah, la séquence dans l’aéroport…). Morgan Freeman a l’air de réciter un texte affiché sur un prompteur. Et le reste est à l’avenant.
Seul point positif: les dix premières minutes du film, suffisamment inspirées pour nous tenir en haleine. Passées ces dix minutes là, on peut éteindre son poste et se consacrer à autre chose.
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