Luchon 5 février 2015. La boule noire.

Après une très belle après-midi ensoleillée, la neige fait son retour.

Dernier téléfilm de la journée. Une belle surprise.

- La boule noire

Réalisé par Denis Malleval

Avec Bernard Campan, Virginie Lemoine, Antoine Dulery, Laetitia Colombani, François-Regis Marchasson, Joël Lefrançois, Linda de Suza, Louise Herrerov, Tom Hudson

Adaptation du roman éponyme de Georges Simenon

Synopsis :

1979, dans une petite ville française.

Vincent Ferreira (Bernard Campan), gérant du grand supermarché de la Région, se voit refuser la qualité de membre du Sporting Club, où se retrouvent tous les notables de la ville.

Il a tant travaillé, s’est tellement dévoué à la ville, qu’il ne comprend pas d’avoir été rejeté. Humilié. Est-ce parce qu’un directeur de supermarché n’a pas sa place parmi des médecins et des avocats ? Des prétendus notables, d'une petite bourgeoise.

Est-ce parce qu’il est le fils d’une femme de ménage arrivée du Portugal vingt ans plus tôt ? Il était encore enfant et s’appelait Vincente…

Est-ce à cause de cette mère devenue alcoolique dont tout le monde pourtant ignore l’existence, et qui vit à 200 kilomètres de là ?

Le règlement du Sporting exige l’unanimité des voix et le vote était anonyme. Une voix, une seule, contre lui. Pour ne pas perdre la face devant sa famille, Vincent doit absolument savoir qui lui a refusé d’être comme les autres…

Mon opinion

Rochefort 1979.

Le film fait magnifiquement ressortir l'hypocrisie d'une prétendue bourgeoisie provinciale. Rien de changé entre hier et aujourd'hui. Seul le décor n'est plus le même.

Impossible de ne pas penser à Chabrol. La réalisation de Denis Malleval est juste, soignée, efficace. Le scénario habilement adapté d'une œuvre de Georges Simenon est signé par Jacques Santamaria. Les dialogues finissent de donner à cette fiction son véritable intérêt.

Fils d'immigrés portugais, ayant réussi dans sa vie, professionnelle et privée, Vincent Ferreira est un père aimant, débordé mais attentif, courageux et amoureux de sa femme. Ce rôle offert à Bernard Campan, lui permet d'imposer toutes les palettes de son talent. Comment oublier un passé qui vous colle à la peau quant on est devenu un notable provincial, sans être un fils à papa ? Mais fils unique d'un père décédé et d'une mère interprétée par une surprenante Linda de Suza. Un petit second rôle, avec deux seules apparitions dans lesquelles la chanteuse de la valise en carton, démontre un joli talent de comédienne.

"Monsieur Ferreira nous sommes tous de petits bourgeois, mais rien ne nous oblige à nous montrer encore plus petits" avouera l'un des acteurs au principal protagoniste de cette fiction parfaitement réussie.

Virginie Lemoine en épouse dévouée est parfaite. Antoine Dulery, comme d'habitude, excellent. La musique de Jean Musy rajoutés à tous ces talents réunis contribuent au plaisir d'un agréable moment de télévision.

Un prix d'interprétation pour Bernard Campan serait largement mérité.