Après la France, un regard d'actu sur le Japon de la gastronomie lancé à la conquête du monde.
Petit retour historique. En 1862 la première délégation japonaise découvre à Paris la cuisine au beurre et les plats de viande. Longtemps repliée sur elle-même durant l'ère Edo, de nouveaux aliments (tomates, asperges, fraises...) sont introduits dans la cuisine locale. L'empereur en 1868 promeut la viande rouge jusqu'alors proscrite par la religion, afin de renforcer la corpulence des Japonais et recommande la consommation de vin rouge. Et le Japon relève le défi : au début du XXème siècle à Tokyo il y a plus de 5000 restaurants occidentaux la plupart d'inspiration française. Les liens entre la cuisine française et japonaise ne cesseront de se renforcer. C'est d'abord la Haute cuisine qui s'installe au Japon, puis au début du XXIème, c'est l'inverse : les restaurants japonais envahissent Paris. Le Japon au Bocuse d'Or 2015 présentera comme candidat un chef qui travaille en France (sa cuisine fusionnelle entre les deux pays le portera à la 5ème place mondiale).Voir son assiette de poisson ci-contre.
Pour en savoir plus voici un livre paru aux Editions du Chêne : "Chefs japonais/Cuisine française" de Ryoko Sekiguchi et Francois Simon, qui met l'accent sur ces chefs japonais "francisés", Katsuaki Okiyama de l'Abri avec ses poireaux au four et à la sauce Comté, Fumio Kudaka du Breizh Café de Cancale qui mélange produits bretons et épices japonaises, ou les plus classiques steaks de thons au wasabi, tataki de thon et saumon ou gambas à la plancha de Naoto Masumoto du Concert de Cuisine à Montparnasse. Pour la petite histoire, le chef japonais le plus récompensé par le guide Michelin est Shinichi Sato du Passage 53, son minimalisme a conquis le jury du guide rouge qui lui a attribué deux étoiles. Et ce qui rassemble les chefs français et japonais : dans ce registre ils sont tous équipés de couteaux japonais !