Jeudi noir à la Bourse d'Athènes. L'indice vedette s'est rapidement enfoncé rapidement dans les premiers échanges en début de matinée. Une conséquence directe de l'arrêt par la Banque centrale européenne de l'un de ses dispositifs de soutien aux banques grecques.
Vers 8h50 GMT, il perdait 5,69% à 799,79 points, tandis que les banques subissaient une attaque en règle. L'indice spécifique du secteur bancaire grec s'effondrait en effet de plus de 22%. Le taux de l'obligation grecque à dix ans se tendait pour sa part, au-dessus de 10%, un signe très net de défiance.
La BCE met les banques grecques sous pression
La BCE a fait savoir mercredi soir qu'elle suspendait un régime de faveur accordé jusqu'ici aux banques grecques, qui leur permettait d'emprunter de l'argent auprès d'elle en apportant en garantie des titres de moins bonne qualité que ce qu'exige habituellement l'institution de Francfort.
Mais les banques grecques pourront toujours bénéficier d'un mécanisme d'urgence, appelé ELA, qui leur permet de recevoir des fonds de la Banque de Grèce en cas de crise de liquidité. Grâce à ce mécanisme et "selon la BCE elle-même, le système bancaire grec reste suffisamment capitalisé et totalement protégé", a assuré le ministère des Finances grec.
Des Grecs inquiets pour leur avenir
Reste que la décision de Francfort a rappelé que "le système bancaire grec (restait) entièrement dépendant des décisions de la BCE", selon Jesus Castillo, analyste de Natixis, dans une note parue jeudi.
Ce soutien de la BCE est d'autant plus important que les banques sont confrontées à des retraits de liquidités, venant de Grecs inquiets pour leur avenir: Jesus Castillo les estime à 5 milliards d'euros pour le mois de décembre, et certains analystes avancent déjà un chiffre de plus de 10 milliards en janvier.
Source : Lexpress