Chronique « La Légende de Noor » (T1)
Une « fantasy » riche et exotique
Scénario de Corberan, dessin de Alice Picard,
Style : Heroic-fantasy
Public conseillé : Adultes / Adolescents
Paru chez Delcourt, le 21 janvier 2015, 48 pages couleurs, 14.95 euros
L’histoire
Dans le palais du royaume de Nym-Bruyn, le jeune prince Noor grimpe sur l’arbre sacré, vestige du temps ou tout les cultes étaient autorisés. Venu sur la demande de Old’Ork, le nécromant officiel du royaume, sa mission est de récupérer quelques gouttes de sève.
Le soir, au palais, sa ballade dans la zone interdite est violemment réprimandée. Enfermé dans sa chambre, Noor avale une goûte et tombe en transe. Brunillia, une jeune prêtresse d’Hooskan lui apparaît. La jeune femme, venue du futur, lui prédit qu’il deviendra le sauveur…
Des années plus tard, Noor est en visite chez Old’Ork. Le vieil homme utilise un peu de la potion pour faire passer l’animal domestique de Noor dans un monde parallèle.
Quelques mois plus tard, le couple royal décide d’abattre définitivement l’arbre sacré. La réalisation en est confiée à Old’Ork…
Ce que j’en pense
Toujours dans un univers fantastique (héroic-fantasy), voici la nouvelle collaboration entre Corbeyran et Alice Picard. Ce nouvel album, spin-off de la série “Weëna”, se lit indépendamment du monde “Fantasy” originel.
Dans “La légende Noor”, Corberan et Picard nous embarquent rapidement dans un monde fantastique haut-en-couleur. Moi qui n’ai plus l’habitude des lectures de ce genre, j’étais un peu déstabilisé au début par les noms et les concepts. Mais bon, on s’y fait.
Brodant sur des thèmes universels (la lutte de pouvoirs entre le monde réel et le monde des esprits, le sacrifice d’un enfant par ses propres parents, le monument gigantesque à abattre, la prophétie…) Corbeyran construit un récit assez classique, mais plutôt agréable à lire, qui met en scène le périple initiatique de Noor.
Sur une longue période (de l’enfance jusqu’à l’âge adulte) il prend le temps de développer la cohérence de son monde, son héros et l’attachement qu’on éprouve pour lui.
La saga, qui débute dans ce premier tome, bénéficie surtout du dessin magnifique (pour ne pas dire enchanté) d’Alice Picard. Coloré et sensuel, son trait et sa mise-en-couleur directe qui s’est affirmé avec le temps, fait merveille. Entre décors paradisiaques et beauté naturelle des corps féminins, elle invente une “fantasy” riche et exotique, qui va chercher son inspiration dans les moindres détails. Ambiances et atmosphère sont portés par un trait propre et élégant.
C’est certain, cet album est particulièrement beau. J’espère que le développement du scénario sera à l’unisson.