Après l’église Sainte-Elisabeth de Hongrie, partons aujourd’hui à la découverte d’une autre église parisienne peu connue : Saint Joseph des Carmes.
A l’instigation de la reine Marie de Médicis, veuve d’Henri IV rappelons-le, deux carmes déchaux – issus donc de la réforme de l’ordre par les grands mystiques que sont sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix – s’installent pour la première fois en France en 1610 et plus précisément rue de Vaugirard. La communauté s’accroît rapidement et il est décidé de construire une église conventuelle. L’église des Carmes est non seulement la première église parisienne à être dédiée à saint Joseph, mais aussi à être conçue sur le modèle des églises romaines de la Contre-Réforme. L’église est achevée en 1625. La communauté prospère pendant le siècle et demain suivant, les religieux inventant et diffusant d’ailleurs à cette époque la célèbre Eau de Mélisse.
La paix revenue, l’église est réouverte au culte et le couvent est racheté et restauré par la Mère Camille de Soyecourt qui y installa une communauté de carmélites. En 1845, les bâtiments furent cédés à l’archevêché de Paris qui y plaça une Ecole des Hautes Etudes Ecclésiastiques. Aujourd’hui, l’église sert d’église paroissiale, et de chapelle pour le séminaire des Carmes et pour l’Institut Catholique de Paris (la Catho).
Visitons maintenant cette église. Comme nous l’indiquions ci-dessus, c’est une église « romaine » posée en plein Paris.
Trois autres éléments sont à noter dans cette église.
– La coupole est typiquement italienne. Première coupole de Paris à être peinte et à reposer sur un tambour, elle présente en trompe l’œil la scène d’Elisée recevant d’Elie le manteau, qui flotte en l’air par-dessus la balustrade. Pour l’admirer, mieux vaut se placer directement en-dessous.
– La chapelle Sainte-Anne, au fond de l’église à droite est entièrement recouverte de fresques et de peintures sur bois, représentant la vie de la Vierge. C’est magnifique ! Pourquoi ont-elles survécu aux affres de la Révolution ? Tout simplement car les gardiens avaient perdu la clé de l’imposante grille qui en ferme l’accès…
– La crypte, immense, froide et très humide. Elle est structurée en trois parties dont l’une rappelle l’histoire de l’église avant la Révolution, la deuxième recueille les ossements des martyrs de Septembre et la troisième accueille la tombe de Frédéric Ozanam, fondateur des Conférences de Saint Vincent de Paul.
Et les frères carmes, où étaient-ils ? Derrière le maître autel ! Dans un chœur toujours utilisé et actuellement séparé par une cloison.
A visiter donc !
Cette notice est malheureusement trop courte. Pour en savoir plus, je vous conseille vivement de suivre les visites guidées passionnantes de ma copine Léonore. RDV les 4 avril et 2 mai à 15h devant l’église !