Le parti qui, avec le succès que l’on peut mesurer actuellement, a dirigé notre pays entre 2002 et 2012, vient de s’être trouvé face à un choix délicat. Et la décision ( ?) prise est tout autant pitoyable qu’incivique.
Tout au long de notre vie, nous sommes amenés à faire des choix : nous choisissonsnos études, notre métier, notre conjoint, notre résidence, nos sorties, nos vacances, etc… Renoncer à choisir, c’est laisser les autres ou le hasard gouverner notre existence. Ceux qui se déclarent incapables de décider me semblent totalement disqualifiés pour exercer une quelconque activité politique d’importance.
Ne pas savoir choisir entre plusieurs options démontre qu’après en avoir évalué les avantages et les inconvénients, on est incapable de les hiérarchiser. L’indécision est encore plus critiquable lorsque le nombre des options offertes se réduit à deux ce qui, n’en déplaise aux massacreurs du français, s’appelle une alternative.
Supposons que je sois au volant d’une automobile. Après un certain trajet sur une route, je me trouve devant un carrefour diten patte d’oie, avec deux voies qui se présentent devant moi. Je ne puis ni m’arrêter, ni faire demi-tour, je dois choisir. Il en va de même lors d’une élection. Je ne peux laisser les autres décider pour moi. Si tous les autres électeurs refusent eux aussi de choisir, l’élection sera nulle. Que fait-on alors ? On prolonge le mandat de l’élu précédent ? Et qu’en est-il pour un référendum, avec sa question posée qui demeure sans réponse ?
Laissant aux électeurs le soin de se déterminer seuls, l’UMP leur propose aussi abstention, vote nul ou vote blanc. Le scrutin universel est une conquête de nos ancêtres. C’est se montrer indigne d’eux que de renoncer à exercer un droit chèrement acquis et refusé à tant de peuples. Les options de vote blanc et de vote nul sont offertes à ceux qui tiennent à se distinguer de ceux qui, par négligence, désintérêt ou impossibilité de se déplacer, se sont abstenus. Mais les votes blancs ou nuls ne comptent pas parmi les votes exprimés. Si le but de ces votes est de permettre à ces gens de considérer qu’ils n’ont pas contribué à la victoire de l’élu, leurs conseilleurs se trompent. Chaque suffrage non exprimé diminue d’une demi-unité la valeur de la majorité absolue et équivaut donc à une demi-voix portée sur l’élu. Ceux qui n’expriment pas leur suffrage votent en fait pour le vainqueur.
Le FN parle régulièrement de l’État UMPS. Par sa position, l’UMP s’efforce de repousser cette accusation. Dans le même temps, elle dessine ainsi une proximité entre UMP et FN. Cela fait déjà un certain temps qu’on l’avait constatée.