c'était la première fois que j'assistais à des obsèques burundaises. c'est impressionnant. tout d'abord la cathédrale regina mundi était pleine. il y avait 3 défunts en même temps, donc trois familles et leurs invités. 4 célébrants et une chorale.
les femmes étaient pour la plupart en tenue traditionnelle (je vous en reparlerai), d'autres en pagne ou vêtues à l'occidentale ou encore à l'occidentale mais avec du wax ou bazin (tissus africains respectivement congolais ou d'afrique de l'ouest). les hommes en costume ou pas. l'ensemble étant plutôt multicolore. des jeunes, des vieux, des enfants, sur le bras ou dans le dos, des fleurs, des bougies.
messe d'une bonne heure, en kirundi, ponctuée de chants (j'ai reconnu "plus près de toi mon dieu") et de "notre père" dont seuls les "amen" étaient reconnaissables. puis on s'est tous serré la main en se disant "la paix du christ".
bref une grande ferveur !
ensuite direction le cimetière, à 20 km de la ville. un monde fou, des tentes, des parapluies sur la tête de ceux qui étaient au soleil. des discours, des prières et des chants autour de la tombe carrelée en train d'être scellée. ici on ne met pas les cercueils en terre, on les met dans des tombes bétonnées dont l'intérieur est recouvert de tissu. puis on jette dessus des fleurs de bougainvillées et on referme avec du ciment.
ensuite on se retrouve tous dans une salle de réception assis sur des chaises en plastique et on nous propose une boisson (eau, coca ou fanta), encore quelques discours et prières devant la famille qui est installée dans des canapés sur une estrade, puis des enveloppes sont distribuées pour les dons, rassemblés dans le même panier que celui qui contenait les bougainvillées, le tout avec une sono disco. puis la boisson terminée chacun s'en va.
sans m'en rendre vraiment compte, j'y ai passé 6 heures. pour nous ça paraît incroyable mais ici, ces cérémonies là : mariages, enterrements, dots etc.. constituent l'essentiel de la vie sociale des gens. ils n'ont pas le choix et ils ne se posent pas la question. l'absence à une telle cérémonie est inconcevable et excluerait le rebelle de sa communauté.
(photos d'internet)