Je suis accro à Facebook depuis mon inscription, en avril 2007. C’est un peu ma seconde maison, et c’est depuis quelques temps mon lieu de travail officiel. Pour m’inspirer, m’informer et, avouons-le, rire un peu (beaucoup), j’ai rejoint plusieurs groupes Facebook.
Des groupes de cuisine, des groupes féministes, des groupes liés au travail en Web, des groupes de phénomènes paranormaux (oui, oui) et des groupes de parents. Beaucoup, beaucoup de groupes de parents.
Parce que c’est ce dont il est question ici : faire la différence entre une situation banale et un problème qui nécessite l’intervention d’une personne compétente dans le domaine.
Pis là, là, faut qu’on se parle, les parents. Dans le blanc des yeux, sérieusement. J’ai remarqué dernièrement une tendance lourde qui me fait frissonner d’effroi : les parents qui se tournent vers leurs communautés virtuelles pour poser des questions et solliciter des conseils au sujet de maladies possiblement graves.
Trouver l’équilibre entre confiance et jugement
Si votre enfant de 2 ans a une otite depuis des semaines, si vous soupçonnez que votre petit a des vers intestinaux ou une pneumonie, si votre fille vomit du sang et fait 40 de fièvre, CONSULTEZ UN MÉDECIN!
Les capsules d’ail dans l’oreille, les lavements homemade au thé et les mouches de moutarde réalisées lors d’une nuit de pleine lune, c’est non seulement n’importe quoi, C’EST DANGEREUX.
Oui, je te juge, toi la maman dont l’enfant a une gencive infectée pleine de pus et qui ne veux pas consulter parce que tu as peur des méchantes, méchantes pharmaceutiques. Je te juge quand tu demandes à une gang de quidams sur Internet quoi faire pour régler le problème au lieu de te garrocher dans un taxi en direction de la clinique ouverte ou de l’urgence la plus proche.
Si vous êtes seul avec une jambe dans le plâtre et une double conjonctivite, et que vous déplacer est compliqué, que vous ne voulez pas sortir «pour rien», appelez le 811. De grâce, appelez le 811.
Parce que même si Petite Lune Naturelle est probablement une gentille dame pleine de bonne volonté, elle n’est pas pour autant médecin, infirmière ou pharmacienne. Pour ce qu’on en sait, elle n’est peut-être même pas une gentille dame pleine de bonne volonté, elle s’appelle peut-être en fait Jonathan et est un gars désoeuvré qui meuble ses journées en trollant sur des groupes Facebook.
Dans le doute, voici une petite réflexion : si les freins de votre voiture lâchent, ou que sa batterie est à plat, ferez-vous confiance à un garagiste ou à un inconnu qui vous conseillera de mettre 3 oignons et de l’huile de ricin sous le capot?
Qu’on se comprenne bien, je n’encourage vraiment pas les parents à courir à l’urgence pour une petite toux, quelques boutons de fièvre ou une commune gastro. Il existe plein d’options maison qui fonctionnent bien pour amoindrir les symptômes et se soigner tranquillement dans le confort de son salon, sans risquer de contaminer une salle d’attente. Mais si les symptômes persistent ou s’aggravent, et si vous pensez que ça peut être plus sérieux qu’un simple mois de janvier quand un enfant fréquente la garderie ou l’école, n’hésitez pas.
Il y a deux ans, ce que je croyais être un banal rhume a dégénéré et m’a amenée à la clinique avec ma terreur blonde de 3 ans. Après quelques radios, on m’a appris que ma fille souffrait en fait d’une pneumonie assez avancée. Mettons que j’étais contente d’avoir bravé le froid (et de m’être plantée dans un banc de neige au passage) pour avoir l’avis d’un professionnel…
Parce que c’est ce dont il est question ici : faire la différence entre une situation banale et un problème qui nécessite l’intervention d’une personne formée et compétente dans le domaine.
Vous ne me verrez donc jamais distribuer ma science (inexistante) sur la fibrose kystique ou le lupus sur mon réseau social préféré. Par contre, ce sera toujours avec un plaisir sincère que je vous partagerai des photos de mes chats, ou vous renseignerai sur la façon optimale de créer des listes d’amis Facebook pour faciliter vos échanges en ligne et limiter les invasions d’indésirables dans votre journal.
À bon entendeur, salut!