Magazine Médias

Bode Miller, un skieur pas comme les autres

Publié le 04 février 2015 par Etvsport @etvsport
Bode Miller, un skieur pas comme les autres

Dès aujourd’hui, les meilleurs skieurs de la planète se sont donnés rendez-vous outre-Atlantique pour les 43èmes championnats du monde de ski alpin. L’occasion pour les Américains de voir évoluer à domicile leur enfant prodigue qui fait également office d’enfant terrible de la discipline: Bode Miller. Et cela n’avait rien d’évident de voir la carcasse de Miller descendre les pistes de Vail et Beaver Creek lors de la compétition suite à son opération d’une hernie discale de novembre dernier. Oui mais voilà, « le funambule » n’a jamais rien fait comme les autres que cela soit sur les pistes ou en dehors de celles-ci. En effet, depuis son arrivée dans le grand cirque blanc du ski alpin, Bode n’a jamais laissé indifférent que cela soit par son talent, spatules aux pieds, ou alors par une personnalité et un mode de vie atypique. Si la rédaction d’E-TV Sport n’a pas pu traiter la carrière du bonhomme dans sa saga des « Montres sacrés du sport » du fait qu’il soit toujours en activité, elle a décidé de ne pas occulter cette « Légende vivante’ du sport!

Une enfance marginale

On dit souvent que l’enfance conditionne la vie d’adulte et dans le cas de Bode Miller, cela ne peut pas être plus vrai. En effet, Bode né le 12 octobre 1977 du côté d’Easton dans le New Hampshire de parents hippies. Ainsi, Woody Miller et Joan Kenney éduquent leur bambin d’une manière marginal mais sans jamais oublier l’importance de la pratique d’une activité sportive. De ce fait si le jeune Bode n’est scolarisé qu’à partir du cours élémentaire, il a déjà les skis aux pieds dès l’âge de 2 ans. Si ses parents divorcent alors qu’il n’a que 6 ans, Bode n’oubliera jamais leur mode de vie et surtout sa maison en bois dépourvue d’eau courante et d’électricité. Après avoir terminé l’école publique et avoir touché à plusieurs sports (football, tennis ou golf), Bode Miller décide une bonne fois pour toutes d’opter pour le ski alpin en rejoignant l’académie de ski de Carrabassett Valley dans le Maine.

Chelone-Miller-Bode-Miller-childhood-pics

Un « daredevil » au palmarès fabuleux

Après avoir fait ses classes pendant 4 ans sur le circuit américain avec divers titres dans les différentes disciplines, Bode se frotte pour la première fois à la Coupe du monde lors du géant (11ème) et du slalom( disqualifié) de Park City en novembre 1998. Son adaptation est difficile, son impressionnante prise de risque du à son style d’attaquant lui faisant défaut. Puis viendra la révélation aux Jeux Olympiques de Salt Lake City devant son public. Ce n’est pourtant qu’en 2002 que le monde du ski le découvre réellement. « Le funambule » remporte trois slaloms et un slalom géant, mais aussi deux médailles d’argent aux Jeux Olympiques disputé chez lui aux Etats-Unis du côté de Salt Lake City. La saison qui suit est celle de la consécration. Bode Miller remporte deux titres aux championnats du monde et remporte sa première coupe du monde avec le combiné. Aujourd’hui, avec 33 victoires en Coupe du monde, quatre titres de champion du Monde, cinq médailles olympiques, 2 gros globes et 6 petits globes de cristal, il détient le plus beau palmarès de l’histoire du ski américain et l’un des plus beaux tout court.

012614-OLY-Bode-Miller-PI-AA.vresize.1200.675.high.1

Coté style sur les pistes, on peut parler d’un « Daredevil », comprenez un casse-cou. En effet, le skieur d’1m87 pour 87 kg, semble constamment sur le fil, assis sur ses skis et donne l’impression d’être un funambule ivre ou carrément d’un éléphant au milieu d’un magasin de porcelaine. L’Américain met ses skis sur des lignes que ses rivaux n’osent imaginer. Il se fait des frayeurs et fait parcourir un frisson parmi les spectateurs. Et quand il semble en perdition, prêt à être puni par ses errements, il s’abandonne dans un lâcher-prise salvateur. Ainsi, souvent lorsque les commentateurs s’apprêtaient à suivre une coure de Miller, ils répétaient ceci: » Ca casse ou ça passe pour Miller. Mais si ça passe, ça gagne! » Voici deux extraits qui devraient vous faire comprendre l’incroyable personnage qu’il est lors d’une descente.

Un véritable « Maverick » en dehors des pistes

Bode Miller est ce que l’on pourrait appeler aux USA, un « Maverick », comprenez un condensé du rebelle et du marginal. Tout d’abord question argent et gloire, Miller ne s’en est jamais caché, ce ne sont pas ses premières motivations dans la vie. Il l’explique clairement suite à son contrat signé avec Nike:  » C’est une situation très inconfortable d’avoir des millions de dollars. Tu t’exposes à d’énormes forces de corruption. Que l’argent ne soit plus une source de motivation pour faire manger ta famille, c’est contre-nature. » Son agent confirme: « Avec Bode, je n’ai pas de pression parce que le marketing ne l’intéresse pas. Il ne me demande pas de faire toujours plus d’argent. Ce n’est pas son truc. D’ailleurs, il n’est pas plus motivé par les trophées. Il skie, c’est tout. »

6a00d8341c730253ef00e54f61485e8834-640wi
Bode01

Lors des Jeux Olympiques de Turin en 2006, Bode Miller amène la folie à un autre niveau. Véritable star du ski mondial à cette époque, l’Amérique le rêve en or dans toutes les disciplines. Malheureusement cette olympiade se soldera par un zéro pointé. Pourquoi? Car Miller avait décidé d’être champion olympique d’une autre discipline en Italie: la Fête! Il ira jusqu’à ironiser de la situation: « Ça a été deux semaines incroyables. En soirée, j’ai socialisé à un niveau olympique! J’ai fait à ma façon. Je ne suis pas un saint, je voulais m’amuser en Italie, je voulais sortir. Et mec, je peux te le dire, je me suis éclaté là-bas! » C’est à ce moment là qu’il quittera le giron de l’équipe américaine de ski. Loin des hôtels de luxe, il préfère alors écumer le circuit Coupe du monde à bord de son camping-car, au nez et à la barbe de la fédération américaine et faire quelques blagues sur Twitter entre deux descentes, de pistes ou de packs de bières.

bode-miller-funambule-L-R6o40L

Pour terminer nous reviendrons sur les déclarations hallucinantes qui ont participé à la légende de Bode Miller:

– Le 21 octobre 2005, il s’est étonné que le dopage par les stéroïdes soit illégaux et déclare également : « la lutte contre le dopage est tellement en retard et inefficace qu’on n’a qu’à légaliser l’EPO ». Bode Miller remet en cause les systèmes de détection de dopage et se met à dos les instances sportives ainsi que de nombreux autres sportifs. L’année suivante, il suspecte le cycliste Lance Armstrong et le joueur de baseball Barry Bonds de dopage.

– En janvier 2006, il a également reconnu avoir disputé certaines courses en léger état d’ébriété, mais une semaine plus tard regrette ses paroles

&post;

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Etvsport 63502 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines