Critique Ciné : Jupiter Ascending, le destin de l’univers

Publié le 04 février 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Jupiter : le destin de l’univers // De Lana et Andy Wachowski. Avec Mila Kunis et Channing Tatum.


Après l’excellent et troublant Cloud Atlas, les Wachowski reviennent avec une nouvelle histoire à nous raconter : Jupiter Ascending. En grand fan de films de science fiction, je ne pouvais pas passer à côté de ce film tant attendu et malgré ses atouts, la déception reste de mise. Le premier (et c’est un gros) problème de ce film c’est le fait qu’il soit aussi sombre. En effet, je savais en allant voir ce film en 3D il y aurait un écran plus sombre qu’à l’accoutumée sauf que le problème c’est que l’écran est sombre au delà de la 3D et le film est à certains moments impossible à suivre à cause du côté ultra sombre de l’image. C’est dommage car il y a de jolis moments complètement gâchés par cet aspect visuel. Et le second (qui est aussi un gros) problème de Jupiter : le destin de l’univers c’est le manque total d’émotions. On a envie de s’en faire pour Jupiter Jones et son destin hors du commun. On a envie d’être touché par son histoire d’amour pour Channing Tatum, sauf que voilà, il ne se passe rien du tout en termes d’émotion et à l’issue du film, je dois avouer que pour quelqu’un de sensible comme moi, qui avait été ébloui par Cloud Atlas en termes d’émotions, est véritable déçu. Les Wachowski ont raté ici ce qu’ils avaient toujours réussi à faire dans les précédents films de leur filmographie.

Née sous un ciel étoilé, Jupiter Jones est promise à un destin hors du commun. Devenue adulte, elle a la tête dans les étoiles, mais enchaîne les coups durs et n'a d'autre perspective que de gagner sa vie en nettoyant des toilettes. Ce n'est que lorsque Caine, ancien chasseur militaire génétiquement modifié, débarque sur Terre pour retrouver sa trace que Jupiter commence à entrevoir le destin qui l'attend depuis toujours : grâce à son empreinte génétique, elle doit bénéficier d'un héritage extraordinaire qui pourrait bien bouleverser l'équilibre du cosmos…

Après ces deux gros problèmes, que reste t-il de ce film ? Il y a une histoire assez fascinante qui se suit sans trop d’égards. Disons que le film apparaît comme beaucoup plus simpliste que leur film précédent, pourtant brillant, mais qui avait besoin d’être très concentré afin de ne pas louper une miette du récit. Ici c’est plus ou moins l’inverse alors que l’histoire est assez bateau mais elle repose malgré tout sur quelques principes assez intelligents. En effet, elle parle de pouvoir et ce que l’homme est capable de faire pour avoir le pouvoir entre ses mains. Elle parle également de l’univers et de ce que nous pourrions être pour d’autres planètes ou d’autres entités des confins de l’univers. Si l’on peut regretter que le film ne tienne pas toutes ses promesses (cet accent mis sur le fait que de parler anglais dans la famille Jones pendant que sur des planètes ailleurs dans l’univers on parle finalement anglais), globalement le récit n’a pas besoin de trop s’immerger car tout est suffisamment bien expliqué. Dès que quelque chose semble torturer un peu l’esprit du spectateur, le film est là pour nous raconter ce que cela veut dire et ce n’est pas plus mal. Je ne vais pas reprocher à Jupiter : le destin de l’univers d’être simpliste dans le sens où le principal est d’être diverti et de passer un bon moment sans s’ennuyer. Non ?

Côté mise en scène, on retrouve les Wachowski. C’est souvent épique, grandiose et l’on sent qu’ils ont tout fait pour que visuellement le film surpasse son histoire légèrement simpliste. On retrouve également ce qui fait leur science fiction à eux après avoir expérimenté sur Cloud Atlas et Speed Racer. Je dirais même que Jupiter : le destin de l’univers est une sorte de combinaison de leurs deux films précédents. C’est loin d’être une critique et le second degré, lui aussi très présent, permet de sourire à quelques moments bien trouvés. Le film sort donc souvent les griffes visuellement (et dommage que cela soit aussi sombre du coup) afin de nous en mettre plein les yeux. Les effets spéciaux sont plus que réussis et l’on n’a jamais l’impression que le film retombe tel un soufflé. Le rythme est soutenu encore et encore, nous offrant bien souvent des séquences de course poursuite surprenantes, des dialogues généreux et un sous texte religieux particulièrement bien mené. C’est plein de trouvailles mais c’est juste dommage d’avoir en partie gâché tout ça simplement pour des raisons de luminosité et d’un manque cruel d’émotions, pourtant élément essentiel de la science fiction.

Note : 6/10. En bref, quelques problèmes ne permettent pas au film d’atteindre les sommets attendus. Peut-être qu’à trop en attendre, on ne pouvait finir que par être déçus ?