Il s’agit, est-il indiqué d’emblée, d’un récit véridique non romancé. On s’attend donc à une sorte de récit journalistique, d’enquête basée sur des faits réels. Et, bien sûr, on espère que les crimes seront élucidés à la fin. Mais ce qui nous tient en haleine, c’est la façon dont c’est écrit : une complicité entre l’enquêteur et l’écrivain, la succession inexorable des meurtres dans l’ordre annoncé, la description des personnages jusque dans leurs manies ou leurs mystères, et l’interruption soudaine du récit pour le prolonger par une sorte de journal à ellipses. Très vite, nous avons la certitude de connaître le coupable, mais, évidemment, cette certitude manque de preuves et nous allons les attendre, guettant toutes les indications du texte qui nous égarent à coup sûr. Quoique… Le style est limpide. Ça se lit vite, sur un quai de gare, dans une salle d’attente, même avant de s’endormir : il y a matière à rêves !