Voici mon nouveau chouchou dans la galerie des détectives héros-récurrents : Cormoran Strike.
Grand, hirsute et un peu empâté. Il faut dire qu'il a quitté l'armée britannique où il officiait dans la Sécurité militaire après un fait d'armes qui lui a coûté la moitié d'une jambe en Afghanistan. Cela ne facilite pas la course à pieds. Il s'est installé comme détective privé dans un beau quartier de Londres mais sa clientèle manque. Il vient de rompre une liaison orageuse avec une très belle et riche créature et se voit contraint de coucher sur un lit de camp dans l'arrière-salle de son bureau. Car il a bien du mal à faire face au remboursement des sommes que lui avancées son père, un très célèbre rockeur à la manière de Joe Cocker, avec lequel il n'a que des rapports des plus limités, mais dont le nom seul lui sert à l'occasion, bien qu'il s'en défende, de sésame.
Mais l'autre personnage-clé de cette aventure qui ne sera pas sans lendemain (sous le pseudonyme de Galbraith se dissimule la fantastique créatrice d'Harry Potter) est la jolie Robin, une secrétaire intérimaire dont le rêve est depuis toujours d'enquêter sur des crimes. Les deux font la paire. Cormoran note scrupuleusement tous les éléments qu'il recueille auprès des témoins avant d'en faire une synthèse étincelante, Robin écume internet et lui dégotte des tas d'indication passionnantes.
La première affaire qui se présente à eux est la mort par défenestration d'une superbe créature, la reine des podiums Lula Landry, clone de Naomi Campbell. Son frère adoptif John ne veut pas croire au suicide et confie à Cormoran le soin de prouver, malgré la police qui a classé l'affaire, qu'il s'agit d'un meurtre.
Cormoran et Robin vont se lancer dans le monde tout en paillettes des boîtes de nuit branchées, des studios de photographie et des maisons de couture, des rappeurs border line et des chanteurs camés. Un foisonnement de personnages, parmi lesquels j'ai une préférence pour la maligne Robin que je vois parfaitement incarnée par l'actrice Janel Moloney qui était Donna Moss dans « The West Wing ».
Une intrigue complexe à souhaits, une investigation minutieuse et une solution parfaitement inattendue : les secrets d'un bon polar qu'on ne lâche pas avant d'avoir terminé la dernière page. Tout y est … et je guette le moment où le deuxième épisode de la série (Le ver à soie, déjà paru en grand format) paraîtra en format de poche, ce qui ne saurait tarder …
L'appel du coucou, polar de Robert Galbraith (J.K. Rowling), traduit de l'anglais par François Rosso, chez Grasset, « Le livre de poche » n° 33524, 695 p. 8,30€