A l’école, mes enfants ont appris dans leurs cours d’histoire-géographie que, plus on est riche, moins on a d’enfants. C’est grossièrement résumé, oui. En gros, les pays du nord de l’Europe ont leur indice de fécondité en déclin (moyenne de 1,8) et ceux du Sud ont encore jusqu’à 7 enfants par femme. Dans certains pays (le Sénégal je crois), avoir beaucoup d’enfants est même synonyme de chance.
En Allemagne, en Espagne et même en Italie, le constat est assez désespérant. Au bureau, je n’ai pas à gérer beaucoup de cas de remplacement pour raison de grossesse car les filles de nos équipes locales ont, en moyenne, leur premier (et souvent unique) enfant passé le cap des 30 ans. Largement.
En France, en Belgique et en Suède, dans les familles aisées, on remarque souvent que le nombre d’enfants est plus élevé, puisqu’elles ont deux voire trois enfants. Comme quoi, la richesse n’est pas forcément synonyme de sécheresse sentimentale et reproductive. Mais là, pour ma part, se pose alors la question de la gestion des longs congés parentaux des pères et des mères en Suède (égalité oblige), un vrai casse-tête. Quand ils partent, c’est pour au moins 9 mois et ce, quelque soit leur niveau du poste. C’est quand même compliqué pour quelqu’un qui occupe un poste de manager en charge d’une grosse équipe. D’autant que ces pauses parentales se font intégralement, avec une vraie coupure d’avec le monde de l’entreprise. Donc pendant ces périodes-là, il faut gérer, trouver des remplaçants temporaires ou réorganiser pour, à priori, tout désorganiser à leur retour. Un vrai casse-tête je vous dis ! Je suis toujours étonnée, même après 6 ans de management international, du taux d’absentéisme pour « parental leave » dans ce pays.
Attention, je ne remets pas en question la pause. Elle est nécessaire, c’est certain. J’ai moi-même vécu deux break différents entre le premier et le deuxième enfant, et je peux encore en voir les effets aujourd’hui. Le grand, « abandonné » à une merveilleuse nounou (mais nounou quand même) dès ses 2 mois et demi, me faisait d’horribles colères le soir, refusant de quitter sa « tata » pour rentrer avec moi. Cela m’a fait souffrir pendant longtemps, d’autant que je travaillais comme une dingue avec des horaires « parisiens » à cette époque-là. Pour le deuxième, afin de correctement gérer ses problèmes de santé, j’ai fait un break de 9 mois. Et là, rien à voir. Pas de crise, des sourires, de la disponibilité, et même un vrai mieux dans ma relation avec son grand-frère qui voyait enfin qu’il avait une maman.
Il est donc évident que ma position est favorable au congé parental mais il faut faire un choix. J’ai mis ma carrière entre parenthèse pour le deuxième, je ne pouvais pas tout avoir. Après, j’ai changé de boîte et rebondi sur un nouveau job qui m’a mené jusqu’à celui d’aujourd’hui. En Suède, ils ne choisissent pas. C’est la pose parentale ET les responsabilités. Sauf qu’au final, tout le monde y perd. L’entreprise et le salarié. Car 9 voire 12 mois, c’est très long à l’échelle des entreprises qui vont de plus en plus vite, le marché évoluant sans cesse. Donc si je devais me prononcer, je dirais que 4 à 6 mois, ce serait l’idéal, à répartir (au choix) entre le père et la mère.
Pourquoi alors poser la question du 3ème ?
Tout simplement parce que la question du troisième enfant est LA question que les gens vous posent souvent, quand vous en avez déjà deux et du même sexe en plus ! Je suis sûre que cela vous est aussi déjà arrivé.
Pour nous, c’était « game over ». Mais l’envie était encore présente, surtout avant mes 40 ans.
Alors, pour fonder une famille nombreuse, nous avons pris un autre chemin…Celui des chiens. Quel boulot cela représente de s’en occuper !!!! Mais au moins, quand on rentre le soir, c’est la fête à la maison! Et il paraît même que les animaux sont fondamentaux pour le bien-être des occupants d’une maison, leur bonne santé, leur joie de vivre.
Testé et approuvé depuis 4 ans avec ce beau sphinx et depuis quelques mois avec cette jolie petite dernière.