Souvenez-vous, Ben Mazué avait sorti un excellent premier album en 2012. Je me souviendrai à vie de cette rencontre musicale dans mon casque audio. Ça commence toujours de la même façon ; je traîne sur Internet, sur youtube, je sélectionne, j’écoute, je passe. Les artistes se bousculent en masse dans l’casque audio, l’un chassant l’autre avant d’être lui-même chassé. Il y a que la musique doit me parler, me raconter. Si elle n’a pas l’once d’un pouvoir magique, je zappe. La musique a trop de force pour la laisser couler avec le premier artiste venu. J’ai donc passé pas mal d’artistes, que je ne citerai pas, et puis… et puis, j’ai découvert Confession d’un rap addict dans une session de GentleMec.com
Et là, moi, je suis restée scotchée par cette voix, ce mec, ce talent incontestable et cette façon de jouer avec sa voix qui fait que même sans guitare, c’est musicalement magique ! Bref, je suis tombée amoureuse de ce mec, de sa voix, de ce son, de cette fausse nonchalance. J’ai donc acheté son album, impressionnée que j’étais par les titres magiques que j’y découvrais et cette façon de raconter.
Depuis, Ben Mazué a sorti un deuxième album, en 2014, intitulé 33 ans. Je l’ai acheté très rapidement sans me soucier de savoir si les titres me plaisaient. Je marche à l’artiste, pas à un titre. Si un titre me plaît, c’est l’artiste en lui-même qui me plaît car ma foi s’il a été capable de me toucher avec une chanson, il y a de forte chance pour que le talent découvert se retrouve ailleurs, aussi. Je l’ai écouté longtemps sans me défaire de cette voix. Il y a plus de slam, sur celui-ci, d’album. Ça m’a dérangé. Je n’aime pas le slam quand il a le goût trop prononcé du slam. Il est comme un moment de poésie, un instant T, un présent sans lendemain et quelque part, ça me dérange de pouvoir le réécouter. La magie n’opère plus, une fois écouté. J’ai donc été déçue. J’ai mis le précieux sésame dans sa boîte et je l’ai rangé dans ma collection de cd. Quelques mois plus tard, à force de le voir là, dans mes cds, je me suis dit que je devais lui redonner sa chance. Parfois, le moment prime sur l’artiste. J’ai donc repris le disque, je l’ai remis dans le lecteur et pendant que je m’allumais une cigarette, sans trop y croire, j’ai écouté le premier titre de l’album L’onde et je suis restée scotchée. Ma cigarette s’est consumée toute seule, pendant qu’émerveillée je redécouvrais cette voix, ce son, cette magnifique façon de raconter, ces accents Mazuéen qui m’ont fait tant l’aimer. Alors, j’ai écouté ce titre en boucle pour me rappeler combien la musique est, avant tout, une histoire d’amour et à quel point, souvent, on n’y comprend rien. A quel point, un titre est fait pour un moment précis et pas un autre. Il m’a fallu une deuxième écoute, un autre instant pour le comprendre, le savourer et l’aimer.
Je propose donc à l’écoute le sublime, le merveilleux titre L’onde pour ce son qui coule et qui semble si serein malgré ce refrain lancinant du début. J’ai envie d’ajouter le très beau titre qu’est vivant parce qu’il a quelque chose de magique, parce qu’il me touche, parce qu’il est beau ce son et qu’il ressemble davantage à ce que j’avais aimé de Ben Mazué sur le premier album ; des textes français de qualité et juste ce qu’il faut de musique pour les mettre en valeur.
Informations complémentaires
- Artiste(s): Ben Mazué
- Album: 33 ans
- Label: Columbia
- Date de sortie: Septembre 2014