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L'Affaire SK1 : une vérité qui vous glace

Par Vance @Great_Wenceslas

[critique] l'Affaire SK1 : une vérité qui vous glace

Je sors à l'instant de la salle de cinéma et j'ai envie de vous en parler moi-même sans passer par Vance, chose rare car il est plus cinéphile que moi, plus compétent que moi mais là j'ai plein de choses à écrire, à partager alors ce seront mes mots, mes impressions, pas les siennes.

[critique] l'Affaire SK1 : une vérité qui vous glace

C'est un film que j'ai voulu voir dès que j'ai pris connaissance de la bande annonce. Pourquoi ? Simplement parce que les thrillers, les films policiers tout comme les romans du même genre sont mon péché mignon. J'aime les enquêtes et là, cerise sur le gâteau, c'est une histoire vraie, un tueur dont le nom est connu de tous : Guy George. J'étais jeune, une simple adolescente lorsqu'il a sévi à Paris mais je me souvenais de son nom, de son portrait-robot ; ça s'arrêtait là.

Le film est simple, sans fioriture, on est loin des blockbusters américains que j'ai pu voir et apprécier. Il n'y a pas de super-flic, pas d'idée soudainement lumineuse trouvée par le héros qui permet de résoudre l'enquête en un clin d'oeil, pas de raisonnement d'une implacable logique, pas non plus de criminel calculateur ou cynique, caricaturé, stylisé, pas de course de voiture, pas d'échange de coups de feu, pas d'explosion. Bref, ce n'est pas ce qu'on a l'habitude de nous montrer.

Ca peut déstabiliser, ça peut même peut-être décevoir les amateurs du genre mais pour moi ce fut tout le contraire. L'histoire m'a captivée. Parce qu'elle m'intéressait dès le départ ? Je ne saurais répondre à cela. J'ai aimé l'ensemble, j'ai apprécié la nouveauté, la simplicité. Il n'y a pas de mise en lumière ni des bons policiers, ni du méchant tueur, personne n'est mis en avant y compris au 36 Quai des orfèvres. Les enquêteurs ont tous leur mot à dire, ils forment une équipe, un bloc. Ils font tout leur possible pour trouver le coupable, ils piétinent, ils cherchent encore et toujours, ils analysent, relisent les dossiers, tentent de relier les victimes mais les indices sont peu probants et clairement le système judiciaire de l'époque ne les aide en rien. L'enquête est longue, difficile et c'est ce qui est vraiment appréciable dans ce film, c'est juste la réalité qui nous est montrée. Pas de coup d'éclat. Des meurtres sauvages qui se multiplient. Des victimes jeunes et jolies violées, torturées, assassinées. Des scènes de crime répugnantes. Et si peu d'indices. On enrage en même temps que les policiers et on comprend mieux pourquoi l'arrestation a mis autant de temps à arriver. On voit comment le métier de flic peut être aussi pénible, prenant, bouleversant.

[critique] l'Affaire SK1 : une vérité qui vous glace

Et cet homme. Guy. Si placide, qui s'exprime bien, qui paraît si sincère. Il pourrait être notre voisin. Comment lui attribuer des crimes si horribles alors qu'il n'a rien d'une brute épaisse qui cogne à tout va, qu'il n'est pas un malade mental stéréotypé ? Et pourtant tant de calme dans sa voix : pour lui tout est normal, rien n'est foncièrement grave. Lors de ses aveux, il décrit les circonstances de l'un de ses meurtres comme s'il en avait été spectateur - et ça fait froid dans le dos.

Si au départ le va et vient entre le procès et les découvertes successives des victimes m'a un peu dérangée, je trouve finalement que c'était une bonne idée. L'enquête a si peu de rebondissements captivants (en tout cas, comme on a l'habitude d'en voir) que ce découpage était nécessaire pour capter notre attention en continu. Personnellement, à aucun moment je n'ai décroché : bien au contraire, j'ai adoré le côté authentique du film, réalisé presque comme un documentaire. On vous montre les faits sans chichi, sans froufrou, sans décor extravagant, sans cadrage tape-à-l'oeil, sans mouvement ou angle de caméra ostensible. Les nombreux plans fixes, parfois hésitants, dévoilent ce qui s'est passé durant les 10 années d'enquête, le véritable travail (de fourmi) des policiers qui ont mené les investigations, révèlent le meurtrier et les crimes abjects qu'il a commis et illustrent pour finir une partie de son procès.

[critique] l'Affaire SK1 : une vérité qui vous glace

 

C'est ainsi que ça s'est passé, c'est la vérité avec ses failles.

Tout simplement.

  

[critique] l'Affaire SK1 : une vérité qui vous glace

Titre original

L'Affaire SK1

Réalisation 

Frédéric Tellier

Date de sortie

7 janvier 2015 avec SND

Scénario 

Frédéric Tellier, David Oelhoffen & Patricia Tourancheau d'après son roman 

Distribution 

Raphaël Personnaz, Nathalie Baye, Olivier Gourmet, Michel Vuillermoz & Thierry Neuvic

Photographie

Matias Boucard

Musique

Christophe La Pinta & Frédéric Tellier

Support & durée

35 mm en 2.35:1 / 120 min

Synopsis:Paris, 1991. Franck Magne, un jeune inspecteur fait ses premiers pas à la Police Judiciaire, 36 quai des Orfèvres, Brigade Criminelle. Sa première enquête porte sur l’assassinat d’une jeune fille. Son travail l’amène à étudier des dossiers similaires qu’il est le seul à connecter ensemble. Il est vite confronté à la réalité du travail d’enquêteur : le manque de moyens, les longs horaires, la bureaucratie… Pendant 8 ans, obsédé par cette enquête, il traquera ce tueur en série auquel personne ne croit. Au fil d’une décennie, les victimes se multiplient. Les pistes se brouillent. Les meurtres sauvages se rapprochent. Franck Magne traque le monstre qui se dessine pour le stopper. Le policier de la Brigade Criminelle devient l’architecte de l’enquête la plus complexe et la plus vaste qu’ait jamais connu la police judiciaire française. Il va croiser la route de Frédérique Pons, une avocate passionnée, décidée à comprendre le destin de l’homme qui se cache derrière cet assassin sans pitié. Une plongée au cœur de 10 ans d’enquête, au milieu de policiers opiniâtres, de juges déterminés, de policiers scientifiques consciencieux, d’avocats ardents qui, tous, resteront marqués par cette affaire devenue retentissante : « l’affaire Guy Georges, le tueur de l’est parisien ».


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