La future loi dite « loi Macron » a pour objet de faire sauter un certain nombre d’archaïsmes qui freinent le fonctionnement de l’activité économique. Le ministre ne présente pas sa loi comme la loi miraculeuse qui va relancer la croissance et faire disparaître le chômage mais veut simplement faire sauter un certain nombre de verrous qui créent plus d’inconvénients que d’avantages. Mais rien n’est simple en France. Rappelons-nous que, Vingt-cinq ans après la Révolution de 1789, les français ont rétabli la royauté. Aujourd’hui, un certain nombre de parlementaires s’oppose à la loi Macron au prétexte qu’elle « ne va pas assez loin » pour la droite ou parce qu’elle va trop loin pour la gauche !! Quant aux syndicats, ils s’opposent comme toujours au changement ! Martine Aubry, qui s’oppose elle-aussi à la loi Macron, confond l’économie et la lutte pour l’emploi avec la morale en vitupérant contre « une société qui risque de devenir encore plus consumériste ». Depuis que la France est en difficulté, les différents gouvernements ont lutté, avec le succès que l’on sait, contre le chômage de masse au lieu de tout faire pour favoriser l’emploi, ce qui n’est pas la même chose. Dans le premier cas , on créé des emplois dits aidés et non pérennes, dans l’autre on aide les entreprises à créer de vrais emplois marchands. Voilà quarante ans que le chômage de masse sévit en France. C’est donc bien qu’il y a quelque chose de pourri dans le fonctionnement du pays. La conjoncture a rarement était aussi favorable : dépréciation de l’Euro favorable aux exportations, baisse des taux d’intérêt favorable aux investissements et à la consommation, baisse du prix du pétrole favorable aux importations, activité en croissance aux USA favorable au monde entier. Malgré cela, le chômage augmente en France (3,5 millions de chômeurs fin 2014 en métropole, 5,5 millions avec l’outremer et les travailleurs ayant peu travaillé) et les emplois continuent à se détruire. C’est bien la preuve qu’il est structurel, c’est-à-dire que c’est bien l’organisation de la société qui est la cause du chômage de masse. Donc, tant que des réformes profondes sur le fonctionnement de l’Etat et de l’économie n’auront pas été prises, le chômage augmentera. Un prix Nobel d’économie, le français Jean Tirol, préconise des mesures structurelles pour réduire le chômage mais personne ne l’écoute ! Le gouvernement n’est pas le seul responsable. Les chefs d’entreprises également ont une grande responsabilité dans l’augmentation du chômage structurel. Ils transforment l’alternance et l’apprentissage en embauche de simples stagiaires affectés à la machine à café et à la photocopieuse. Partout ailleurs, en Europe, l’alternance est prise très au sérieux par les entreprises et a donné la preuve de son efficacité. Les syndicats également portent une lourde part de responsabilité par leur obstination à s’opposer à tout changement. Le marché de l’emploi est beaucoup trop rigide (en comparaison avec le reste de l’Europe) et la formation beaucoup moins performante, ce qui contribue à créer un chômage structurel important. Le chômage de masse devient un véritable scandale national.