Elementary // Saison 3. Episodes 11 et 12. The Illustrious Client (Part 1) / The One That Got Away (Part 2).
En voilà deux épisodes très intéressants avec probablement l’un des meilleurs arcs narratifs de toute l’histoire de la série. En effet, au travers de ce double épisode centré sur Kitty Winter. L’introduction de cette dernière dans le premier épisode de la saison était une excellente idée qui a par la suite été plus ou moins bien exploité. Disons que Kitty était réservée pour quelque chose de grand par la suite et c’est ce qui va se passer dans ces deux épisodes. J’ai été ému aux larmes dans « The One That Got Away » et sincèrement, je ne m’y attendais pas du tout. Cette histoire est cependant adaptée d’une nouvelle de 1924, « The Adventure of the Illustrious Client ». Sincèrement, il y avait de tout là dedans pour me séduire et franchement, l’histoire de Conan Doyle que je ne connaissais pas du tout, prend ici tout son sens. On sent que les scénaristes ne veulent pas rater tout ce qui touche de près ou de loin à Conan Doyle et à la vision qu’il avait du héros. L’envoyer à New York aurait pu être une façon de le tuer et pourtant, cela a été une façon de le réinventer et de lui offrir une toute nouvelle perspective, de le dépoussiérer tout simplement. Elementary prouve donc encore une fois son grand attachement à l’oeuvre de Conan Doyle.
Ce n’est pas facile de garder le cap avec 22 épisodes par saison tout en se renouvelant constamment mais la série relève les défis haut la main et fait le tout de façon brillante, tout simplement. Cette première partie est un vrai miroir pour les relations de la série. Tout semble se retrouver plus ou moins au même points alors que Sherlock, Joan et Kitty se rapprochent de la vérité au sujet de ce qui est arrivé à Kitty il y a de ça cinq ans maintenant. Je ne connais pas du tout l’histoire originale dont est tiré ce double épisode mais je dois avouer qu’il y a quelque chose de curieusement bon là dedans. Ce n’est pas un épisode comme les autres car il n’a pas du tout le même fonctionnement. Son but n’est pas de nous plonger dans une affaire de la semaine avec tout ce qu’il faut de trucs autour. Non, cet épisode est bien plus que ça, créant forcément quelque chose d’intelligent autour du personnage de Kitty. On va découvrir des choses au fil de l’épisode alors que le début aurait probablement pu être un épisode lambda. Sherlock enquête un mort qui va nous emmener vers Simon de Merville.
C’est un homme qui aide à faire passer des femmes pour du trafic sexuel et qui pourrait bien être responsable de ce qui s’est passé avec Kitty il y a de ça cinq ans : son viol. Forcément, Elementary creuse un peu tout ce qu’elle peut creuser dans cette première partie. La première partie n’est pas la plus intéressante car elle ne cherche pas forcément à mettre en avant tout ce que Elementary sait faire. Mais c’est un bon épisode malgré tout car il y a un sens du terme, des relations, etc. qui fait que l’on a envie d’en voir encore un peu plus. A la fin de l’épisode, c’est finalement l’histoire de Joan qui est la pièce du puzzle la plus importante. La révélation autour de Del Gruner (incarné par un Stuart Townsend - XIII - réellement convaincant et malheureusement trop peu exploité dans les séries ces derniers temps après le flop de Betrayal la saison dernière) sert de cliffangher à l’épisode et le moins que l’on puisse dire c’est que cela fonctionne. En grande partie car Gruner part donc à la poursuite de Joan mais pourquoi, en sachant ses connections avec Kitty ? Telle est la question. On sent que finalement l’épisode n’a de cesse de se renouveler et de nous proposer des choses complètement différentes. Sans être aussi fascinant que l’on aurait probablement pu l’espérer, c’était très réussi.
Les actions de Kitty dans cet épisode sont aussi là pour rappeler le rôle qu’elle a dans l’histoire et surtout ce qu’elle est là pour faire. Le charisme de Stuart Townsend est tout de même excellent et impose tout de suite son charme de vilain que l’on ne pourrait même pas suspecter. La résolution de toute l’histoire dans « The One That Got Away » m’a étonné. Cet épisode fait clairement partie de mes préférés de toute l’histoire de Elementary car il réinvente presque la structure même de la série pour nous offrir une conclusion des plus brillantes. L’an dernier c’était Mycroft qui avait eu droit à une intrigue personnelle et donc à une mise en abime. Cette année c’est Kitty qui sert justement de miroir à Sherlock, à Joan et à la série dans son intégralité. La série est ambitieuse et elle veut nous démontrer qu’elle est à la mesure de ses ambitions. Robert Doherty, le créateur de la série, écrit ici (seul) pour la troisième fois de toute l’histoire de Elementary un épisode de la série après avoir écrit le pilote et le second épisode. C’est peut-être une façon de nous dire que cet épisode était très important pour lui.
Et je pense que c’est beaucoup plus que ça. Je pense surtout que Robert Doherty a voulu mettre en avant ce qu’il sait faire et ce qu’il aimerait bien faire de la série dans le futur. Le flot d’émotions qu’il insuffle à cet épisode était brillant. J’ai été ému aux larmes et devant Elementary ce n’est pas souvent que cela arrive. Je suis souvent surpris par la qualité toujours grandissante et étonnante de cette série mais être ému ne faisait pas forcément partie des attributions de la série. Je suis très heureux de constater qu’ils ont donc fait les choses en bonne et due forme. De plus, cet épisode ne se veut pas procédural comme les autres et par conséquent il nous fait une véritable proposition, presque singulière. Si Elementary ignore presque trop le mystère de l’attaque de Kitty, c’est pour se concentrer sur d’autres choses et notamment l’impact que ce viol a eu sur sa propre vie et la façon dont elle tente de s’en remettre. La scène finale était probablement la plus bouleversante de toute, créant encore une fois une occasion en or pour soutenir Jonny Lee Miller dans le rôle de Sherlock. Il est tout simplement étonnant et cela ne change jamais. Je pourrais presque dire avec des épisodes comme ceux-ci que Elementary est l’une des meilleures adaptations connues de Sherlock.
Note : 8.5/10 et 10/10. En bref, probablement l’un des meilleurs arcs narratifs de toute l’histoire de la série.