Réfugiés syriens et familles jordaniennes défavorisées qui ont été préalablement prévenus se pressent à l’entrée du bâtiment qui sert de lieu de distribution. Les réfugiés syriens sont reconnaissables à la carte d’enregistrement de l’UNHCR qu’ils présentent à leur arrivée. Un premier guichet sert à vérifier que les familles sont bien inscrites sur les listes établies par ACF.
Autour de la table, un petit attroupement se crée mais deux explosions de l’autre côté de la frontière détournent l’attention générale qui se tourne vers le ciel. Au cas où on l’oublierait, la guerre n’est qu’à quelques kilomètres. Mais les esprits, tristement habituées, reviennent rapidement vers les équipes d’ACF qui font rentrer de petits groupes sous une première tente toutes les 30 minutes. Madlein Abu Amrieh, la responsable du Programme en Sécurité Alimentaire d’ACF, leur explique le fonctionnement du système à l’aide d’une vidéo de présentation. « Les familles vont recevoir une carte bancaire qui sera automatiquement rechargée tous les mois. Chaque famille reçoit entre 90 et 170 JOD (entre 100 et 190 euros) par mois en fonction du nombre de personnes dans le foyer. Pour les Jordaniens, la somme n’est pas identique et vient compléter l’aide qu’ils reçoivent du gouvernement. »
Une fois toutes les explications reçues, les familles sont invitées à se rendre dans une grande salle où les attendent plusieurs équipes d’ACF. Une part une, les familles viennent chercher leur carte et posent les dernières questions pratiques. Action contre la Faim a opté pour cette solution notamment en raison de l’indépendance qu’elle apporte aux bénéficiaires. Ce complément financier leur permet de faire face aux imprévus. « La durée du programme ne dépasse généralement pas six mois afin de ne pas créer de dépendance. Cette aide est faite pour permettre aux familles de générer une stabilité au sein du foyer », explique Valérie Ginhoux, Responsable du Département de Sécurité Alimentaire d’ACF en Jordanie.