Même réalisateur, même couple d'acteurs-fétiches : Nina Hoss (Nelly) et Ronald Zehrfeld (Johnny) que dans l'excellent Barbara. Avec, en "prime", la belle et inquiétante Nina Kunzendorf (Lene Winter).
C'est Lene, qui appartient à l'Agence Juive, qui retrouve Nelly, laissée pour morte à Auschwitz après avoir reçu une balle dans la tête, la rapatrie de Suisse et se préoccupe de l'emmener en Israël. Nelly est passée entre les mains d'un chirurgien réparateur habile car elle retrouve un beau visage, mais ce n'est plus tout à fait le sien. Son histoire sera donc celle d'une renaissance - tel un phénix - dans le Berlin en ruines où les troupes d'occupation tiennent le haut du pavé et hantent les cabarets. Un décor digne des romans de Philip Kerr, un lent retour à la vie de l'après-guerre, dans les caves restées après les bombardements. Nelly n'est plus tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Mais elle n'a qu'un désir, celui de retrouver son mari, pianiste autrefois, alors que son amie l'informe qu'il l'a trahie et ne s'intéresse qu'à sa fortune, puisque toute sa famille a été anéantie.
Nelly retrouve Johnny dans un bouge, le PHENIX. Il ne la reconnaît pas mais pense pouvoir l'utiliser pour la faire passer pour sa femme, dans le but avoué de récupérer l'argent de sa famille. Elle, toujours amoureuse, se prête au jeu. Lene Winter, qui est amoureuse d'elle, est désespérée. Entre jeu de dupes et quête d'identité, le film se déroule comme une nouvelle de Maupassant, avec une conclusion cruelle mais inéluctable.
Les acteurs sont fantastiques, le rythme à la fois lent et serré. Un très bon film.
Une invraisemblance de scénario toutefois : Nelly a été arrêtée le 6 octobre 1944. Son mari est encore à Berlin à cette date, qu'y faisait-il ? C'est une période où tous les hommes valides sont sur le front ... A moins que ....?
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