Dans la première nouvelle, Arthur Lloyd qui vient de s'installer en Amérique découvre que le Massachusetts recèle la meilleure société qui soit et songe à s'y marier. Mrs Willoughby, une riche veuve, a deux jeunes filles à marier, Viola et Perdita qui tombent sous le charme du jeune homme et réciproquement. Il choisit Perdita mais celle-ci décèdera en donnant naissance à leur fille, non sans avoir eu le temps de faire promettre à son mari de conserver toutes ses robes remisées dans un coffre fermé à clé pour les remettre à leur fille au moment de sa majorité. Je vous laisse découvrir la suite, mais vous devinez aisément qu'il est toujours malvenu de ne pas tenir une promesse faite à un mourant !
Dans la seconde, Le narrateur, un jeune étudiant en théologie, est intrigué par une maison abandonnée sur une route isolée que les gens du village évitent d'emprunter. Ayant remarqué qu'un étrange vieillard s'y rend mystérieusement, il finit par l'aborder et celui-ci lui révèle son histoire. Il y a vingt ans, il a maudit sa fille qu'il avait retrouvée en compagnie d'un homme. Peu après la jeune fille mourut, et le père fut bientôt contraint de quitter la maison pour la laisser au fantôme de la morte, mais obligé d'y revenir chaque mois pour que le fantôme lui paye un loyer. Comme vous le verrez, tel est pris qui croyait prendre, pourrait être la morale de cette histoire, à moins que comme le narrateur vous pensiez qu'il " y avait de quoi donner la chair de poule, et aussi de quoi faire rire - les deux à la fois. "
Le second texte est un peu l'inverse de l'autre dans sa construction. Dans l'un, le fantastique ne se révèle que dans les dernières lignes de la chute, tandis que dans l'autre, l'ambiance fantastique court tout du long avant d'être démasquée au final... encore que. Si la trame narrative des deux textes - lus aujourd'hui - ne m'a pas paru particulièrement originale, j'ai en revanche particulièrement apprécié l'écriture légère - mais parfaite - non dénuée d'humour parfois (" Je devrais peut-être ajouter que, jouissant d'une excellente vue, je prenais un certain plaisir à la fréquentation de mes deux yeux. Nous étions, eux et moi, en très bons termes. ")
Traduit de l'américain par Pierre Fontaney