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L'agriculture biologique sans pesticides, rentable et productive, peut nourrir l'humanité

Publié le 02 février 2015 par Blanchemanche
#agriculturebio #Pesticides
agricutlure biologique,études,inra,rentabilité,productivité,nourriture,faim dans le monde,gaspillage,conventionnellePour Claire Kremen, professeur de sciences de l'environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute  de l'Université de Californie, "augmenter la part de l'agriculture faisant appel à des pratiques durables n'est pas un choix, mais une nécessité". PhotoAlors que la France ne parvient pas à réduire l'utilisation des produits  phytosanitaires en dépit du plan écophyto issu du Grenelle de l'environnement de 2007, ce vendredi Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, présente son plan anti-pesticides. Objectif : encourager l'utilisation de produits bio et d'agro-équipements, comme les "pulvérisations de précisions". Au lieu d'épiloguer sur un nième plan qui n'aura pas plus de succès que le précédent sans réelle volonté de changement, c'est l'occasion de faire le point sur les avancées de l'agriculture biologique et de tordre le cou à deux très mauvaises idées reçues.100% bio, 100% rentableagricutlure biologique,études,inra,rentabilité,productivité,nourriture,faim dans le monde,gaspillage,conventionnelleL'agriculture bio, c'est bien mais pour les agriculteurs, ce n'est pas rentable.Première idée fausse, comme en témoigne les résultats d'une étude de l'Inra conduite sur 10 ans, à Mirecourt (Vosges) sur deux systèmes de polyculture-élevage bovins laitiers conduits dans une logique d’autonomie en agriculture biologique. Les résultats de cette expérimentation ont été dévoilés les 18, 19 et 20 novembre 2014 par les scientifiques, lors de journées portes ouvertes événement rassemblant des acteurs du monde agricole. Et pour les chercheurs de l'Inra, pas de doute : il est possible de conduire des systèmes agricoles autonomes ayant très peu recours aux intrants et préservant la biodiversité, tout en maintenant une rentabilité économique élevée. Mieux encore : la rentabilité économique des systèmes est plus élevée que lors des années où le domaine était en agriculture conventionnelle ! Le produit brut a augmenté de +25% sur 10 ans, et les charges opérationnelles ont été divisées par deux, notamment grâce à la réduction des achats d’intrants. Alors, pas rentable le bio ?L'agriculture bio peut nourrir la planèteagricutlure biologique,études,inra,rentabilité,productivité,nourriture,faim dans le monde,gaspillage,conventionnelleSans intrants chimiques, engrais, pesticides et autres produits phytosanitaires, l'agriculture biologique, c'est bien pour le respect de l'environnement et la préservation de la biodiversité, mais elle ne pourra jamais nourrir la planète. Deuxième idée fausse à combattre. Les détracteurs du bio lui reprochent des rendements qui seraient très inférieurs à ceux de l'agriculture conventionnelle. Les résultats d'une "méta-étude" américaine dirigée par Claire Kremen, professeur de sciences de l'environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute de l'Université de Californie, publiée le 9 décembre dernier, vient battre en brèche cet argument.agricutlure biologique,études,inra,rentabilité,productivité,nourriture,faim dans le monde,gaspillage,conventionnelleSelon les chercheurs qui ont dépouillé 115 études de 38 pays, portant sur 52 espèces végétales et couvrant trente-cinq années, il y a bien un déficit de productivité des méthodes biologiques  par rapport à l'agriculture intensive, ou industrielle. Mais il est moins important que ne l'affirmaient de précédents travaux. Et, surtout,  les résultats montrent que la recherche agronomique et la diversification des cultures biologiques peut améliorer les rendements pour réduire cet écart, voir parvenir à l'éliminer pour certaines cultures ou régions. Les auteurs de l'étude rappellent au passage que, pour nourrir l'humanité à sa faim, il ne suffit pas simplement d'accroître la production. Il faut également améliorer l'accès des populations à la nourriture, etmettre fin au gaspillage alimentaire qui représente près du tiers de la production mondiale de nourriture.L'agriculture durable n'est pas un choix mais une nécessitéPour ceux qui doutent encore des performances de l'agriculture bio, réservons le mot de la fin à Claire Kremen :  "augmenter la part de l'agriculture faisant appel à des pratiques durables n'est pas un choix, mais une nécessité : nous ne pouvons tout simplement pas continuer à produire de la nourriture sans prendre soin des sols, de l'eau et de la biodiversité." Telle est la conclusion sans équivoque donnée par la chercheuse à la présentation des résultats de l'étude. Cathy Lafon
EN CHIFFRES 
  • Fin 2011, l'agriculture bio n'occupait que 37,2 millions d'hectares dans le monde, soit seulement 0,9 % de la surface agricole totale, même si, entre 2000 et 2010, son emprise territoriale a été multipliée par 2,4.   Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées.
LIRE AUSSI
  • Les cultures biologiques peuvent-elles concurrencer l’agriculture industrielle ? Résumé de l'étude de l'Université de Californie, Berkeley (9 décembre 2014) : cliquer ICI
  • Les articles de Ma planète sur les pesticides: cliquer ICI
  • Les articles de Ma planète sur l'agriculture biologique :cliquer ICI

30/01/2015


http://maplanete.blogs.sudouest.fr/archive/2015/01/30/pesticides-le-nouveau-plan-anti-phyto-de-stephane-le-foll-1032017.html

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