Pour les sportifs du monde entier, les JO sont les Champs Elysées sur lesquelles, s'ils sont vainqueurs, ou quasi, ils recueillent l'écume d'une vague de gloire "mondiale" et surtout des royalties qui pleuvent, manne magique et céleste du capitalisme joyeux qui réunit les "chefs", les "leaders" et leurs subordonnés, les employés, les salariés, les non-déclarés dans une même "communion". Messe officielle du culte actuel, les sportifs en sont les acteurs nécessaires, et l'idée de boycotter les JO de Pékin leur fend le coeur. Sachant que, parmi eux, certains, beaucoup n'auront aucune gêne morale pour aller là-bas, les sportifs français ont été tiraillés entre leur détermination à y aller et en être, et la perception d'un "léger devoir" concernant les droits civiques. Alors, sous la houlette de l'impayable David Douillet, ils ont fait créer un "badge" pour "un monde meilleur" (les dirigeants chinois sont d'accord). Si forts sur les terrains de leurs exploits, les sportifs se trouvent être si faibles face aux "puissants" de ce monde - ou enfin, ils jouent les faibles pour pouvoir mieux accomplir leurs pseudo exploits en toute tranquillité - M. Douillet appelle même cela la "sérénité". Les dirigeants chinois adorent cette notion, très chinoise : nous tuons, nous faisons disparaître, nous emprisonnons, en toute... sérénité. Celles et ceux qui ne vont pas participer à cette mascarade peuvent se réjouir : plus haut, plus loin, plus fort, nous irons que ces athlètes d'opérette !