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CULTURE
Maud Geffray – 1994 (PREMIERE)
Publié le 01 février 2015 par
Hartzine
Photos © Alexia Cayre Le 30 janvier dernier a eu lieu la release party à la Gaïté Lyrique de l’EP-film 1994 initié par Maud Geffray, moitié du duo Scratch Massive, et sortant physiquement demain, le 3 février, sur Pan European Recording. L’occasion pour la néo-parisienne d’inviter à ses côtés, Altern 8, Optimo et The Hacker, en plus de son fidèle camarade de jeu Sébastien Chenut, et de présenter le film, montage d’images tournées en super 8 par Christophe Turpin lors d’une rave ayant eu lieu en 1994 sur les côtes de Carnac en Bretagne et autour duquel le projet s’est cristallisé. Figurant sans discontinuer l’irrépressible hédonisme s’étant emparé sporadiquement de l’hexagone cet été là et né d’une techno alors balbutiante de côté-ci de la Manche, où comme le dit si bien Maud Geffray la temporalité était distendue au point de ne représenter plus qu’une série de petits matins sans fin, 1994 est avant tout un touchant témoignage synthétisant à la fois visuellement et musicalement une insouciance parenthèse estivale. S’écartant quelque peu de la noirceur émotionnelle qui fait l’âme de Scratch Massive, Maud Geffray a retravaillé cette collection d’images, où l’on devine sa fluette silhouette, composant parallèlement l’évanescent morceau qui l’englobe, prenante montée extatique à la coloration intemporelle. Le tout est à découvrir ci-après, en plus des réponses aux quelques questions qu’on lui à posé. Vidéo (PREMIERE)
Maud Geffray l&#8217;interview <img src="http://www.hartzine.com/wp-content/uploads/2015/02/plage1-640x466.jpg" alt="plage1" width="640" height="466" class="aligncenter size-medium wp-image-35581" /> Photos &#169; Alexia Cayre 1994 c&#8217;est d&#233;sormais un EP-film pour toi. Mais c&#8217;est avant tout une ann&#233;e charni&#232;re dans ta vie. Tu peux nous en parler, nous d&#233;crire ce que tu as v&#233;cu, et faire le lien avec ce film ? 1994, une ann&#233;e charni&#232;re parce que je d&#233;couvrais une nouvelle musique, et aussi tout un nouveau monde. J&#8217;etais une ado &#224; Saint-Nazaire (petite ville de loire atlantique) et l&#224; bas, soit on &#233;coutait de la musique qu&#8217;on aimait chez nos potes (de la new wave, de la pop de manchester, les
Pixies
, Morissey&#8230;), soit je sortais en boite pour rigoler mais la musique y &#233;tait du genre abominable&#8230; de la grosse Dance immonde. C&#8217;est cette ann&#233;e l&#224; o&#249; j&#8217;ai d&#233;couvert la techno et les raves parties, &#233;norme flash : une musique puissante, universelle, euphorisante, mais aussi la rencontre de nouveaux gens, de milieux sociaux tr&#232;s diff&#233;rents, des endroits de f&#234;tes totalement improvis&#233;s, une libert&#233; nouvelle. L&#8217;&#233;t&#233; 1994 berc&#233; au rythme de la techno, &#224; courir les raves, une v&#233;ritable chasse au tr&#233;sor. Pour moi &#231;a n&#8217;a dur&#233; qu&#8217;un &#233;t&#233; &#224; ce rythme, mais &#231;a a fix&#233; ma passion pour cette musique. S&#8217;agissant du film, d&#8217;o&#249; vient cette collection d&#8217;images ? O&#249; ont-elles &#233;t&#233; tourn&#233;es ? Cela faisait quelques ann&#233;es que me revenait aux oreilles cette histoire d&#8217;images d&#8217;une rave party qui circulaient, des images en super 8, tourn&#233;es l&#8217;&#233;t&#233; 1994. Il semblait aussi qu&#8217;on m&#8217;apercevait dans cette vid&#233;o. Je ne savais pas tr&#232;s bien comment m&#8217;y prendre pour la voir, qui poss&#233;dait vraiment ces images, et j&#8217;ai laiss&#233; faire le hasard. Et quelques ann&#233;es plus tard, un gar&#231;on qui &#233;tait &#224; cette f&#234;te m&#8217;a remis les fameuses images et m&#8217;a mis en contact avec celui qui les avait tourn&#233; &#224; l&#8217;&#233;poque. L&#8217;auteur des images s&#8217;appelait Christophe Turpin. Christophe avait tourn&#233; ces images au matin de cette f&#234;te improvis&#233;e dans les dunes de Carnac, en Bretagne. Quand le soleil se levait, il a sorti sa camera super 8 et il nous a film&#233; au milieu des dunes et des blockhaus. Je n&#8217;ai aucun souvenir de Christophe et sa cam&#233;ra se balladant dans la f&#234;te. Le temps &#233;tait en apesanteur, flottant. Christophe a su saisir ces gros plans sur les visages, le dancefloor diss&#233;min&#233;, les dunes &#224; perte de vue, ces images sont magnifiques. J&#8217;imagine qu&#8217;elles sont repr&#233;sentatives &#224; tes yeux de ce qu&#8217;a pu vivre une certaine minorit&#233; diss&#233;min&#233;e en France et inspir&#233;e de ce qui se faisait outre-Manche. Dans quelles dispositions as-tu eu la volont&#233; de sortir ce film ? Est-ce une sorte de t&#233;moignage, d&#8217;&#233;clairage documentaire ? Ou une sorte de pulsion m&#233;lancolique ? C&#8217;est une pulsion, pas une pulsion m&#233;lancolique, &#224; vrai dire je trouve &#231;a presque antinomique. C&#8217;est une pulsion, un d&#233;sir de rendre hommage, de raconter. Un tr&#233;sor d&#233;terr&#233; qu&#8217;il fallait faire revivre. Il n&#8217;y a pas de point de vue documentaire, je suis de toute fa&#231;on trop impliqu&#233;e pour avoir un quelconque recul. Mais en tout cas, ressusciter des sensations, les partager, trouver un langage et une musique qui laisse les images d&#8217;&#233;panouir. Essayer de donner aux images un visage intemporel, ne pas chercher &#224; dater, &#224; y coller une musique &#8220;d&#8217;&#233;poque&#8221;, c&#8217;est plut&#244;t un geste po&#233;tique. Depuis la cr&#233;ation de Scratch Massive en 1999, tu n&#8217;as jamais sign&#233; de composition
en solitaire
. Est-ce un d&#233;but, une amorce, ou juste une fa&#231;on de marquer ton attachement personnel &#224; ce film ? En fait au d&#233;part je me demandais quoi faire avec ces images.. un clip, autre chose? Mais j&#8217;avais envie que ce soit plus impliquant. Quand j&#8217;ai trouv&#233; ce que je voulais en faire, c&#8217;est all&#233; hyper vite, je m&#8217;&#233;tais donn&#233; une mission, et
Seb
(moiti&#233; de scratch massive) n&#8217;&#233;tant pas en france, &#231;a m&#8217;a incit&#233; &#224; travailler autrement. Il a fallu un mois de travail presque non-stop, de multiples all&#233;es et retour entre images et son, entre le studio son des Sex Schon et l&#8217;ordi de montage o&#249; je travaillais avec Basile Belkhiri, un ami. Le morceau en lui-m&#234;me est une sorte de mont&#233;e volubile, lancinante et obs&#233;dante. Qu&#8217;as-tu voulu transmettre par ce biais ? Est-ce un clin d&#8217;&#339;il particulier &#224; cette &#233;poque ? Oui c&#8217;est &#231;a, une mont&#233;e de basses grin&#231;antes, lente, inexorable qui se termine par une &#233;closion de m&#233;lodies. Un sentiment de tension, on s&#8217;interroge, qui sont ces gens, c&#8217;est myst&#233;rieux, et petit &#224; petit on se rapproche et la musique &#8220;s&#8217;ouvre&#8221;. Il ya une volont&#233; d&#8217;accompagner les images en les laissant vivre au maximum. La musique, c&#8217;&#233;tait quelque part le seul point de vue possible sur l&#8217;objet. D&#8217;o&#249; cette volont&#233; de pas le d&#233;naturer mais l&#8217;accompagner en essayant de l&#8217;amener vers cette intemporalit&#233;. Un pur moment de r&#234;verie. Les morceaux de Scratch Massive qui suivent ont-ils &#233;t&#233; con&#231;us avec cette m&#234;me
nostalgie
de l&#8217;&#233;t&#233; 1994 ? Non il n&#8217;y pas de nostalgie vivace concernant cette ann&#233;e, apr&#232;s c&#8217;est forcement une ann&#233;e fondatrice pour un paquet d&#8217;&#233;motions, de couleurs musicales, et donc pour l&#8217;univers de scratch massive, oui. Mais je n&#8217;y vois pas de nostalgie, &#231;a englobe ces forts souvenirs musicaux, plut&#244;t. La Ga&#239;t&#233; Lyrique vous a laiss&#233; carte blanche le 30 janvier dans le cadre d&#8217;une release de l&#8217;EP-film. Peux-tu nous esquisser ta vision de ce line-up r&#233;unissant Altern 8, Optimo et The Hacker ? Altern 8 j&#8217;ai toujours &#233;t&#233; fan d&#8217;eux et &#231;a fait quelques temps que je voulais les voir jouer a Paris. Au
Pulp
j&#8217;avais essay&#233; de le faire venir dans une de nos soir&#233;es mais &#231;a ne s&#8217;&#233;tait pas fait. L&#224; c&#8217;est l&#8217;occasion r&#234;v&#233;e, et puis Mark Archer est un excellent dj. Optimo parce qu&#8217;ils ont une collection de disques g&#233;niale et que j&#8217;adore leurs sets qui ne se contentent jamais de jouer les 3 nouveaut&#233;s de maxis. c&#8217;est riche. Et the Hacker parce que je sais qu&#8217;il a une collection de disques de d&#233;troit qui vaut le d&#233;tour . Un nouvel album de Scratch Massive est attendu cette ann&#233;e. Tu peux nous en dire un peu plus sur la direction emprunt&#233;e ? La direction est en train de se faire. Comme on passe pas mal de temps &#224; Los Angeles depuis l&#8217;an dernier, je pense que &#231;a va jouer dans la couleur des nouveaux titres. la bas on se rend au studio en voiture tous les jours, au studio on a une petite fen&#234;tre avec la vue sur les montagnes, et il y a fait une chaleur &#224; crever. On ne va pas se mettre &#224; la sokka dance ou &#224; une musique des tropiques, mais en tout cas il y a une notion d&#8217;espace qui se d&#233;gage dans les tracks qu&#8217;on a d&#233;marr&#233;. Tracklisting Maud Geffray / Scratch Massive &#8211; 1994 (Pan European, 3 f&#233;vrier 2015) 01. 1994 02. In the Wild 03. Jade 04. Micropoint 05. n the
Wild
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