Première année de bonheur d’Etgar Keret 2/5 (19-01-2015)
Première année de bonheur (25 pages) est disponible depuis le 11 septembre 2014 aux Editions ePoints. Ce texte est extrait de sept années de bonheur (208 pages) publié le 2 mai 2014 aux Editions de l’Olivier.
Temps de lecture : 15 minutes
Thèmes : conflit israélo-palestinien - guerre
L’histoire (éditeur) :
Si une roquette peut nous tomber dessus à tout moment, à quoi bon faire la vaisselle ? Peut-on accepter que l’on soit certains jours plus intéressé par le prix de son forfait mobile que par le climat politique ambiant ? L’écrivain et cinéaste Etgar Keret nous livre le récit coloré d’une année de sa vie à Tel-Aviv. Mais, dans une guerre sans fin, comment se réjouir de la naissance de son fils avec les explosions d’un attentat en fond sonore ? Avec une ironie mordante, Keret offre une étonnante radiographie de ses contemporains.
Mon avis :
Première année de bonheur est un très bref récit de 14 petites pages, qui début aux urgences. Le narrateur, un écrivain de 37 ans vivant à Tel Aviv, y est abordé par un journaliste pour connaitre son point de vue sur les évènements qui viennent de se produire. Sur place parce que sa femme est sur le point de mettre au monde leur fils Lev, il se retrouve confronter aux victimes d’un acte terrorise affluant à l’hôpital. Malgré le refus du futur papa (Etgar Keret) d’évoquer l’actualité dont il est étranger, le chroniqueur ne se démonte pas et insiste lourdement pour avoir une fois un peu d’originalité dans la description d’un attentat (et qui de mieux pour ça qu’un écrivain).
« Six heures plus tard, un nabot avec un tuyau qui lui sort du nombril émerge du vagin de ma femme et se met immédiatement à pleurer. J’essaie de le calmer, de le convaincre qu’il n’a aucune raison de s’inquiéter. Quand il sera grand, tout sera arrangé ici, au Proche-Orient : ce sera la paix, il n’y aura plus d’attentats terroristes. Et si par extraordinaire il s’en produisait encore un tous les trente-six du mois, il y aurait toujours quelqu’un d’original, avec un minimum de vision, pour le décrire à la perfection. » Page 7
Voilà comment commence Première année de bonheur. Avec dérision, l’auteur décrit un quotidien en Israël, sous forme de mini tranches de vie depuis : l’arrivée de son fils, la négociation de son forfait mobile et d’une course en taxi, comment échapper (maladroitement) à un démarcheur téléphonique…. C’est extrêmement court ! Entre gravité et légèreté, Etgar Keret parle avec dérision de petits faits de rien du tout, du quotidien et de la guerre qui le rythme le tout.
Première année de bonheur se lit facilement mais je n’ai pas vraiment accroché à la fantaisie de la narration, aux exagérations ni aux notes d’humour. Je l’ai lu mais ça s’arrête là. Ni plaisir, ni motivation. Peut-être que suivi par les autres textes du recueil Sept années de bonheur, mon intérêt pour cette nouvelle aurait été différent.