Voilà une question qui n'attendra pas 2012 pour trouver réponse. Vous me direz, il parait que "le silence est le pire des mépris". Et le silence, sur la question des médias, le Chef de l'Etat, il ne connait pas.
Voici qu'après l'audiovisuel public, M.Sarkozy se lance à la rescousse des "médias en difficulté", comprenez la presse écrite, qu'elle soit quotidienne ou magazine.
"La démocratie ne peut fonctionner avec une presse qui serait en permanence au bord du précipice économique"
C'est sûr... et ça fait un moment que ça dure. Problèmes de distribution, de diversification, baisse des ventes catastrophique dans certaines familles de presse, concurrence frontale d'Internet notamment pour la presse d'actualité et la PQN... je dis bien la PQN car la presse régionale se maintient plus ou moins selon les titres.
Le Président de la République propose donc des "états généraux", un mot très à la mode en ce moment, afin d'aider ces médias. "Bref, je souhaite que nous puissions en parler, trouver des solutions et garantir ainsi l'indépendance de la presse et la diversité de l'opinion". Oui, ben après, il ne faudra pas râler en disant qu'il ne sont pas toujours très sarkophiles, Monsieur le Président.
Toujours est-il que cette nouvelle est plutôt une bonne chose et qu'elle a été accueillie favorablement par les médias concernés. Le Syndicat de la Presse quotidienne Nationale, par la voix de son directeur Denis Bouchez, s'est dit "favorable à un plan d'envergure qui permettrait à la presse de retrouver définitivement les sentiers de la croissance d'ici quatre ans". Même le patron de l'Humanité a pris acte de manière "positive". C'est dire...
En revanche, pour le syndicat SNJ, "Il ne peut rien sortir de bon de ces états généraux tels qu'ils sont présentés". "Le risque est grand de voir émerger des dispositions visant à dénaturer un peu plus le contenu des médias; à les rendre encore moins attractifs et crédibles aux yeux du public"
Pour Patrick Le Floch, enseignant à Sciences Po Rennes et spécialiste de la presse, ces états généraux "apparaissent comme quelque chose de plutôt positif" car les entreprises "rencontrent de grosses difficultés structurelles à l'heure de la mutation vers l'internet". La taille modeste des groupes de média en France (comparé à l'étranger) freine leur capacité à investir.
La taille de ces groupes de presse face aux géants de l'Internet, une première question clé. Il y en aura sûrement d'autres lors de ces états généraux, comme la modernisation et la diversification des groupes de presse, nationale ou régionale, dont certains investissent déjà dans les télévisions locales.