Une fois n’est pas coutume, j’aimerais vous parler d’un ouvrage qui vient de sortir et qui m’a particulièrement plu. En mettant ce support cher à mon cœur qu’est la bande dessinée au service de deux de mes chevaux de bataille (l’écologie et la place des femmes en science), il avait déjà retenu toute mon attention avant même que je l’ouvre. Eh bien je n’ai pas été déçue !
Portrait de Maria Sibylla Merian, son air enjoué et son habit de taffetas soyeux. (Wikimedia Commons)
Ladite BD de 75 pages illustre la biographie d’une femme naturaliste, artiste et allemande de surcroît, au XVIIème siècle : j’ai nommé la fameuse Maria Sibylla Merian. « Qui ça ? » Me direz-vous en déformant votre visage d’une grimace inesthétique pour mieux m’entendre. Maria Sibylla Merian, répéterai-je alors. Bon, certes, elle a beau être très célèbre en Allemagne et aux Pays-Bas, je doute qu’elle soit étouffée par une nuée de fans si elle s’aventurait au marché de la Bastille un dimanche matin. Et pourtant, cette entomologiste contemporaine de Louis XIV a eu un destin hors du commun et nous a légué un patrimoine scientifique incommensurable, ce qui lui a valu notamment d’orner les billets de 500 Deutsche Mark au côté d’un de ses propres croquis d’insectes. Ce n’est pas Johnny Hallyday qui peut en dire autant.
Portrait de Anna Maria Sibylla Merian sur un billet de 500 Deutsche Mark. (Wikimedia Commons)
Mais revenons-en à la bande dessinée. Ainsi donc, le conteur nous plonge dans l’atmosphère des familles protestantes de cette époque en Allemagne et Hollande, abordant la condition de la femme qu’elle soit en ville ou dans la chaleur humide et pesante de la forêt du Surinam, la destinée des amérindiens esclaves et de leur terre conquise par les hollandais.
Portée par des dessins précis et expressifs croquant à merveille les lieux et les personnages, l’épopée de Maria Sibylla Merian et ses filles est passionnante et chaque page appelle la suivante.
Vous l’aurez compris, cette BD m’aura séduite. J’en profite pour adresser un grand bravo au coloriste qui a su allier chaque atmosphère à une teinte de planche.
Bref, que du plaisir !
Gribouilles de Maria Sibylla Merian. Y’a pas à dire, je crois que j’ai un petit faible pour les planches naturalistes jaunies par le temps. (Flickr)
Source :
- Maria Sibylla Merian, la mère de l’écologie. Scénario et dessins : Yannick Lelardoux. Dans la série Grands Destins de Femmes chez Naïve. Merci à Langage et Projets Conseils de m’en avoir fait parvenir un exemplaire.