Ainsi, depuis le mois de décembre, initialement en toute discrétion, Google a commencé à proposer des solutions de crédit à son réseau de partenaires aux États-Unis, en collaboration avec le leader du crowdfunding, Lending Club. Aux termes de cet accord, les revendeurs, consultants et autres intégrateurs agréés par le moteur de recherche peuvent bénéficier d'un prêt (jusqu'à 600 000 dollars) sur 2 ans, à un taux particulièrement avantageux, pour soutenir leur développement.
À travers ce programme, Google pourra investir ses propres deniers et, donc, profiter doublement de son engagement, en contribuant à l'expansion des entreprises de son écosystème et en plaçant sa trésorerie à des conditions plus favorables que celles des fonds classiques. Comme le souligne un article de la revue American Banker, la logique mise en œuvre ici est la même que celle qui conduit les constructeurs automobiles ou les acteurs de la grande distribution à créer des banques et commercialiser des produits et services financiers.
Naturellement, à l'ère numérique, une telle approche ne peut que prendre une forme nouvelle et s'appuyer sur les concepts de la « finance 2.0 », plus efficaces et, surtout, beaucoup plus proches de la culture de Google. Car, avec son incomparable capacité à manipuler et analyser les données qu'il collecte dans tous les recoins de son activité, le géant de l'internet se retrouve parfaitement dans son élément lorsqu'il s'associe avec Lending Club. Mais peut-être n'est-ce encore là qu'un galop d'essai ?
En effet, le partenariat avec une startup – dans laquelle, de surcroît, elle détient une participation significative – est la voie la plus directe et la plus rapide pour Google de tester le marché. A terme, il est facile d'imaginer une extension de la démarche (notamment vers d'autres clientèles), capitalisant sur une expertise unique en matière de gestion de l'information. Et resurgit alors le spectre de la fameuse Google Bank, prête à déferler sur le monde avec ses modèles opérationnels et économiques disruptifs…