"Je suis née sous Giscard. Ça pose ou pas ? Voilà, donc je n’ai hérité ni du panache de de Gaulle, ni du confort de Pompidou, ni de la verve de Mitterrand… Ma guerre, c’est la guerre du Golfe. L’idole de mon adolescence, c’est Patrick Bruel. À l’âge où j’ai eu le droit de regarder la télé librement, j’ai découvert l’humour avec Michel Leeb, la philosophie avec BHL, le jeu d’actrice avec Valérie Kaprisky dans L’Année des méduses, et l’humanitaire avec Kouchner. Je continue ou j’arrête ?
J’ai des bases molles."
Voici l'intégrale du texte, publié aux Solitaires Intempestifs, du spectacle de Camille Chamoux, une humoriste dont on parle beaucoup actuellement, et sa création au Théâtre du Petit Saint-Martin à Parisen février 2014.
Alors qu'Aujourd'hui c'est le passé et la nostalgie qui font vendre et font rêver et que dans les années 60 c'était le futur qui était dans toutes les têtes, l'auteur creuse ce paradoxe avec pertinence et tord joliment et drolement le cou à cette tendance à la nostalgie qui nous prend tous .
On y voit ainsi se croiser entre autres réflexions, les fabulettes d’Anne Sylvestre, les regrets d’être née sous le règne de la Génération X , et la vraie signification enfin dévoilée de l’expression « Je suis fatiguée ».
Bref, un texte certainement plus intelligent que drôle ( même si on sourit souvent) et qui en tout cas prouve le grand talent d'écriture de cettehumoriste qui a notamment triomphé dans la comédie les Gazelles (malgré le succès relatif public du film) et qui est assez à part dans la nouvelle génération de comiques français... Une plume brillante et caustique pour un talent à suivre de très près...