La metformine, traitement de première intention du diabète de type 2, réduit aussi le risque de cancer du poumon chez certains non-fumeurs diabétiques. En pratique, cette étude de l’Institut californien Kaiser Permanente montre que les patients, non-fumeurs, qui pour gérer leur diabète, prennent cet antidiabétique oral sur une longue durée ont un risque réduit de de cancer du poumon. Mais ces données, présentées dans la revue Cancer Prevention Research, semblent différer selon les antécédents tabagiques.
Car d’autres études ont suggéré que cet ADO peut aussi protéger contre le cancer du poumon, mais aussi le cancer colorectal et prolonger la survie dans le cancer de l’ovaire. (Ses bénéfices dans la maladie d’Alzheimer ont également été évoqués à plusieurs reprises…). Les chercheurs californiens ont souhaité clarifier la relation entre metformine et cancer du poumon.
Il s’agit d’une étude de cohorte menée avec 47.351 patients diabétiques, suivis durant 15 ans, âgés de 40 ans et plus, (à 54% des hommes) dont les données de traitement ont été recueillies à partir des registres de prescriptions électroniques. 46% d’entre eux n’avaient jamais pris de metformine. Au cours du suivi, 747 diagnostics de cancer du poumon ont été apportés dont 80 chez des patients diabétiques non-fumeurs et 203 des fumeurs actuels.
Dans cette étude –contrairement à une autre étude- l’utilisation de la metformine n’est pas associée à un risque plus faible, globalement, de cancer du poumon mais réduit de 43% chez les patients diabétiques qui n’ont jamais fumé. Une protection qui semble augmenter avec l’exposition au médicament.
Ainsi, les non-fumeurs ayant utilisé la metformine pendant 5 ans ou plus présentent :
· un risque réduit de 52% de cancer du poumon,
· un risque réduit de 31% d’adénocarcinome, le type le plus commun de cancer du poumon,
· un risque accru de 82% de carcinome à petites cellules, un type de cancer du poumon souvent diagnostiqué chez les fumeurs,
mais aucun de ces résultats ne s’avèrent statistiquement significatifs.
Des résultats mitigés qui suggèrent que le risque peut différer selon l’histoire du tabagisme, expliquent les auteurs, avec une tendance à la réduction du risque chez les non-fumeurs. Ces données ne tranchent donc pas la question mais justifient d’autres recherches pour mieux comprendre cet effet anticancéreux de la metformine, très probablement chez des groupes de patients bien spécifiques.
Source: Cancer Prevention Research February 2015 8 doi: 10.1158/1940-6207.CAPR-14-0291 Metformin Use and Lung Cancer Risk in Patients with Diabetes
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