Après un mois passé dans la Turquie ensoleillée et bruyante, retour au calme dans une ville du Nord: Bruges. C'est l'une des 3 villes de Flandre magnifiques avec Anvers et Gand, peut-être même la plus belle. L'ancienne cité drapière évoque immanquablement le passé, le Moyen Age plus particulièrement. C'est sur les pavés que vos pas s'élanceront vers les plus beaux monuments de la ville. C'est ainsi que la ville peut sembler silencieuse mais le passé peut lui aussi être bruyant.
Bruges, la ville libre
Il est vrai que dans son architecture, Bruges n'a rien de moderne. C'est d'ailleurs pour cela qu'on l'aime quand on sait l'importance que les touristes portent à la préservation du patrimoine. Un patrimoine qui devient sacré et qui deviendrait vite sacrilège si on y touchait. Grâce à son passé, la ville prend des allures de richesse et nous verrons par la suite que depuis longtemps l'économie brugeoise se porte bien. Les bâtiments semblent donc uniquement raconter des histoires du passé entre les vieilles maisons flamandes avec leurs magnifiques pignons, tantôt en volute, tantôt à redents (ou en escaliers), les musées dont certains comme le musée Groeninge enferme les trésors des primitifs flamands (la Renaissance italienne doit beaucoup à ces artistes et leur perspective atmosphérique) ou encore le musée Memling Saint Jean où trône la châsse de Sainte Ursule, un ancien hôpital médiéval reconverti en musée et rendant hommage au peintre Hans Memling. Même les animaux fétiches, les cygnes, renvoient à une vieille malédiction du Moyen Age (lire article ici). Le calme absolu, vous le trouverez au béguinage. Les béguines ne sont pas des moniales mais des laïques, veuves souvent qui se sont retirées du monde. Ces espaces sont très courants en Belgique et aux Pays Bas.
Le passé s'écoule paisiblement le long des canaux
Mais ce silence ne cacherait-il pas des sonorités qui sortiraient Bruges de sa quiétude? Les touristes sont les premiers à la réveiller, se ruant dans les boutiques de chocolat ou photographiant la très belle place. N'oublions pas qu'à l'époque médiévale, Bruges devait être bien cacophonique avec tous ses ateliers de drap, la cité ayant damé le pion à Ypres dont l'activité périclita à cause de la guerre de cent ans. D'ailleurs, elle eut le privilège d'obtenir une charte et de devenir une ville libre, ce qui se concrétisa dans le paysage par la construction d'un beffroi dont les cloches retentissent encore au dessus des anciennes halles, reconverties en marché d'art contemporain. La ville a aussi gardé de vieilles traditions médiévales avec ses fêtes, la procession du Saint sang se déroulant tous les ans devant des milliers de spectateurs le jour de l'Ascension. C'est par son passé que Bruges entend encore faire beaucoup de bruit sur la scène touristique.
Le passé réveille la ville