Chère hermine,
Depuis bien des années, j’espère te voir pointer le bout de ton nez en robe blanche sur la neige immaculée.
Depuis bien des années, tes traces dans la neige atteste ta présence et ton activité dans ce pré.
Depuis bien des années, je monte sur tes terres, seul ou avec mon comparse, dans l’espoir d’apercevoir tes moustaches gelées.
Depuis bien des années, tu te fais un malin plaisir à ne pas honorer notre rendez-vous de décembre, janvier ou février.
Ma chère Hermine, Robert avait raison en disant de toi que l’on t’aperçoit souvent sans te chercher, mais qu’il est difficile de te trouver quand on te cherche.
Même si tu mets mes nerfs à rude épreuve durant les longues heures d’attente dans le froid sibérien je n’oublie pas que tu as sans doutes d’autres préoccupations que d’égayer un photographe du dimanche.
Car pendant que je déguste un thé chaud au retour de ma séance d’affût, le froid sibérien ne te laissera aucun répit jusqu’au retour du printemps.
Je ne t’en veux donc pas ma chère Hermine, surtout que ton absence permet, en levant le nez, d’admirer la beauté des paysages environnants, et de ramener quand même un cliché d’une belle journée dans la vallée…
Neuchâtel, le 02 février 2015