Cette semaine, monde en équilibre instable entre jeux de
forces particulièrement dangereux. La Grèce,
pour commencer. Le premier ministre grec est pris entre et des marchés et une
BCE qui ne lui laissent quasiment aucune marge de manœuvre, Mme Merkel qui ne
veut pas lui faire de concessions pour ne pas faire de cadeau à la France et à
l’Italie, et une coalition d’idéologues extraordinairement peu expérimentée,
qui va exploser s’il revient sur ses promesses. Il reste l’Europe qui aimerait
bien trouver une autre voie que la rigueur… En tout cas, ce qui semble se jouer
c’est une attaque contre les partis de gouvernement traditionnels. The
Economist pense que cette offensive va discréditer les assaillants. Mais qu’il
faudrait tout de même que les dits partis traditionnels se remettent en cause. Ce
qu’ils ne semblent pas prêts à faire… Plus dangereuse, peut-être est la
situation russe. En Ukraine, M. Poutine
s’est mis dans un guêpier, que ne fait qu’aggraver la baisse des prix du
pétrole, dont il tente de se tirer par une course en avant insensée. « Tout ceci rend la situation même plus
périlleuse que durant la guerre froide. » « La probabilité de conséquences imprévues, y compris l’usage des armes
nucléaires devient de plus en plus possible. »
La monarchie
saoudienne est en équilibre précaire. Une partie de la population
occidentalisée, voulant une plus grande liberté, une autre, fondamentaliste
bornée, des revenus pétroliers en baisse et une politique d’achat de la paix
sociale non durable. (Curieusement, le pays est géré comme une entreprise familiale à la Antoine Roullier.)
Politique d’aide à l’accession
à la propriété, mal du capitalisme ? Elle pousserait l’argent des
banques vers les particuliers, créant ainsi des risques de crises systémiques,
et en priverait les entreprises en développement, plombant l’économie.
Les entreprises du numérique ne touchent plus terre. Elles
veulent changer le monde. Les entreprises traditionnelles, elles, dépriment. La révolution technologique crée le chômage
et détruit la société, pensent-elles. « L’agilité a remplacé la puissance comme
qualité la plus prisée. » Du coup, elles n’investissent plus. L’économie
n’a plus de moteur.
La politique de la
BCE est-elle bonne pour l’économie européenne ? Plutôt non (et même
plutôt mauvaise ?). Elle stimule les exportations, mais les
multinationales sont installées partout et n’en profitent pas. Et la demande
mondiale est faible. Les entreprises cherchent plutôt à se refaire qu’à
investir. Idem pour les banques européennes. Elles sont plus affectées par la
baisse des taux à long terme que par la perspective de nouvelles affaires.
Aux USA, on se
suicide de plus en plus. En cause, la crise, les armes et les guerres (les
anciens combattants ont du mal à revenir à une vie normale). Clint Eastwood
fait un film à la gloire d’un tueur d’élite. Un vrai Américain. La politique
américaine est le terrain d’une corruption exemplaire. Le FMI a besoin de plus
d’argent, mais les USA ne veulent pas le lui donner, et ne veulent pas non plus
être dilués. Pendant ce temps, les émergents fondent un FMI Bis. Le Canada, qui
se croyait un émirat arabe, revient de son amour du pétrole. En Europe, la France
ayant renoncé à défendre ses banques, la possibilité d’une taxe financière
refait surface.
On a cru que la fonte des glaces ferait de l’Arctique un Eldorado. C’est raté, il
demeure difficile d’y naviguer, ou de l’exploiter. Nouvelle victime de la
baisse du prix du pétrole.
Apple ne sait plus
quoi faire de son argent (178md$ d’économies). Il vend de plus en plus d’iPhone,
ses nouveaux gadgets devraient faire un malheur, ainsi que le logiciel et les
services qui viennent s’ajouter à son offre. Quand à McDo, il passerait un
mauvais moment. Un Américain, qui avait fait fortune en Russie, et qui s’en est
fait sortir, s’est attaqué seul à l’Etat russe. Jusqu’ici, il a eu le dessus.
Comme dans les films. Etonnants Américains.