je suis l’absence
de champ.
C’est
toujours le cas.
Où que je sois
je suis ce qui manque.
Quand je marche
je sépare l’air
et toujours
l’air revient
pour remplir les espaces
où mon corps a été.
Nous avons tous des raisons
de bouger.
Je bouge
pour que les choses restent entières.
*
In a field
I am the absence
of field.
This is
always the case.
Wherever I am
I am what is missing.
When I walk
I part the air
and always
the air moves in
to fill the spaces
where my body’s been.
We all have reasons
for moving.
I move
to keep things whole.
***
Mark Strand (1934–2014) – Traduit par Cécile A. Holdban et Thierry Gillyboeuf