L’Enfant de l’étranger d’Alan Hollinghurst

Bonjour à tous,

Ce mois-ci j'ai reçu, sans le savoir, un roman à chroniquer pour Livre de Poche. Manon a eu le même et donc vous aurez deux chroniques sur ce livre en espérant qu'elles soient différentes. Ce livre est paru pour la rentrée littéraire 2014 et est sorti en poche le 2 janvier 2015.

L'histoire débute en 1913. Nous découvrons les Sawle, une famille aristocratique ou du moins bourgeoise. George, le second fils, a convié l'un de ses camarades de Cambridge a passé quelques jours dans leur maison. Cecil est un aristocrate, poète et jeune homme sûr de lui. George va chercher son ami à la gare mais ils tardent à arriver. Daphné, la petite sœur de George, s'inquiète de voir un étranger dans sa maison et en même temps, elle est excitée par cette venue. Ses émotions sont contradictoires mais pour elle, la seule chose qui compte c'est de faire bonne impression. Daphné est passionnée par la poésie alors recevoir un poète chez elle c'est formidable.

Cecil respecte à la perfection les usages liés à son rang. Ce garçon est étrange. Il a quelque chose d'envoûtant. Il séduit tous les membres de la famille Sawle ainsi que les amis de celle-ci. Aussi, nous suivons son séjour au sein de la maison des Sawle. Nous découvrons son goût pour les cigares, sa passion pour la poésie, ses manières, ses sous-entendus, les liens qui le lient à Georges et ceux qui se créent avec Daphné. Le temps passe et Cecil rentre chez lui. Toutefois sa visite a laissé des marques dans la maison des Sawle.

Puis nous faisons un bond dans le temps. Les années se sont écoulées. Daphné est mariée avec des enfants. Elle ne voit plus du tout son frère aîné et très rarement George. Néanmoins, Daphné convie George dans sa demeure afin de partager du temps en famille. Il vient avec sa femme mais une ombre plane sur ces retrouvailles familiales : Cecil. Ce dernier est décédé. Ses retrouvailles ont pour objectif d'honorer la mémoire de ce grand poète. Daphné et George ne sont pas très à l'aise et de nombreux souvenirs remontent. Cecil n'était pas celui que tout le monde croyait. Il cachait un mystère, des secrets, une double personnalité.

Personnellement, je n'ai pas apprécié l'histoire. Le personnage de Cecil est bien trop malsain à mon goût et très dérangeant. D'un autre côté, le fait qu'il me fasse ressentir ses émotions à la lecture montre le pouvoir de l'écriture de l'auteur. En effet, je n'ai pas accroché à l'histoire mais je ne peux nier le talent d'écriture de l'auteur. Je comprends pourquoi il a obtenu le Booker Prize en Angleterre auparavant. Il peut vous convaincre de continuer une histoire même si vous ne l'adorez pas. N'est-ce pas cela le vrai génie ? Son style est élégant et entraînant. Il peint une aristocratie anglaise pas forcément sous un angle idyllique. Une fois encore, nous nous rendons compte que derrière les apparences peut se cacher bien des choses. Alan Hollinghuster est un très bon écrivain, c'est indéniable.