du 5 février au 4 mai 2015
Vernissage le jeudi 5 février à 18h30, en présence de l’artiste et lancement de la nouvelle
traduction anglaise de L’Atelier de Giacometti de Jean Genet aux éditions Grey Tiger,
illustrée par Marc Camille Chaimowicz.
L’idée même de bibliothèque, de collection d’ouvrages et de motifs est en résonance directe avec l’oeuvre de Marc Camille Chaimowicz. Depuis les années 1970, celle-ci poursuit une histoire du dandysme, un point de vue qui floute sans cesse la distinction entre l’art et la vie. Huysmans bien sûr, mais également Cocteau et Genet sont les auteurs symptomatiques de cet emmêlement. Les deux derniers viennent d’ailleurs régulièrement hanter l’oeuvre de l’artiste.
En amont, Marc Camille Chaimowicz a réalisé tout récemment une édition de Madame Bovary (Four Corners Book, 2013). Il a adjoint à sa lecture des illustrations, documents et pages de magazines. Ses ajouts, commentaires iconographiques viennent se frotter et enrichir le célèbre roman de moeurs de Flaubert.
Il n’y a toutefois rien d’illustratif dans le corpus imprimé de Chaimowicz. Pas davantage que l’on peut qualifier de « décoratif » son oeuvre plastique. Son attachement au décor n’est pas celui d’un art minoré, mais la mise en exercice d’un art envahissant, enivrant, omniprésent. Son atelier maison d’Approach Road à Londres a été le manifeste de cela. Il a trouvé un écho dans The World of Interiors (JRP Ringier, 2007) monographie somme adoptant les codes de la célèbre revue anglaise de décoration, jusqu’à disparaître dans ses pages. Marc Camille Chaimowicz avoue lui-même « une inquiétude envers ce que l’on appelle un catalogue »
L’exposition « Imprimés & Impressions » présente ses ouvrages en leur adjoignant papiers peints et tissus. On considèrera ici qu’ils participent au même geste, l’empreinte d’une griffe. Marc Camille Chaimowicz propose à cette occasion un accrochage questionnant les notions d’espace et de lieu. Il préfigure la transformation de la médiathèque des Abattoirs en cabinet de lecture.
Tissus sérigraphiés, foulards et écharpes, papiers peints, ephemera, étiquettes de vin, cartons d’invitations… envahiront les salles de lecture. Ces éléments plongent les lecteurs dans un univers trouble, transportés entre sphère intime et lieu public. Chaimowicz trouve dans le travail artisanal et collectif de l’imprimerie la discrétion qui lui sied, « le papier peint est …une sorte de camouflage » dit-il encore.
Marc Camille Chaimowicz est né après-guerre à Paris. Il vit et travaille à Londres et en Bourgogne.