Surveiller son image !

Publié le 31 janvier 2015 par Jacquesmercier @JacquesMercier

On est tous en grande partie responsable de son image, enfin de l’image qu’on donne aux autres.

Je transporte ainsi depuis mes débuts à la RTB une réputation de, disons « séducteur » ? J’ai même été invité d’honneur sur le plateau d’Opinion Publique que David Lallemand consacrait au sujet ! Il faut dire que je n’ai jamais été très prudent et que là où les autres se taisent, ne racontent rien, j’ai toujours dit la vérité.

Pourtant j’aurais dû me méfier, dès mes premières émissions de radio, un journaliste du Moustique de l’époque avait monté une mise en scène autour de ça ! J’étais encore au service militaire, et si je continuais à pouvoir exercer mon nouveau métier d’animateur-programmateur, il fallait, en tout cas durant les premiers mois, que je rentre avant 22 heures à la caserne de la porte de Namur. Ce soir-là pour une émission du mercredi après-midi que j’avais – avec beaucoup de créativité – baptisée « Jeunesse-Variété », je faisais l’interview d’une chanteuse de 17 ans, appelée Christine Lebail, et qui passait en première partie d’une star de l’époque à l’Ancienne Belgique. Elle était mignonne comme tout et l’idée était que je fête ses 17 ans qu’elle venait d’avoir avec elle dans sa loge. Il faut d’abord vous dire que la coïncidence était drôle, son tube s’appelait « La permission de minuit » ! Elle m’a d’ailleurs invité à la rejoindre après son tour de chant dans son hôtel (« mais tu dois accepter que je téléphone à mon fiancé à minuit, car il est très jaloux et vérifie si je suis bien rentrée » ; il s’agissait de Danyel Gérard, celui de « Butterfly » avec son grand chapeau), cette invitation j’ai dû la refuser, la mort dans l’âme, pour ne pas être puni par le Caporal de service.

Donc voici le journaliste et son photographe : gâteau, fleurs, tout y était pour la page qui nous serait consacrée. Et puis, comme elle devait se changer avant de monter en scène. Le journaliste a eu l’idée de mettre en scène une photo où je ferais semblant d’être surpris avec Christine Lebail. Je devais entrouvrir la porte, être contrarié, avec derrière moi la chanteuse remontant sa robe… à l’époque, les filles portaient des combinaisons qui, même dans cette situation, les gardaient décentes…. Mais tout de même, cela devait avoir l’air compromettant. Et ce le fut, personne ne crut que c’était un gag !

Cette expérience aurait dû me rendre plus prudent par la suite, hélas…

Comme cette période de liberté et de show-biz n’a duré finalement que quelques années et qu’en rencontrant il y a 30 ans la femme de ma vie et qui la partage, je lui ai évidemment tout raconté de ces aventures somme toute d’une adolescence que je vivais sur le tard, et j’en ai beaucoup raconté à table dans notre petit cercle d’amis. Philippe Geluck dans nos émissions de radio a commencé à en parler et c’était parti !

évidemment il le fit avec le grossissement, si je puis dire, de l’humoriste ; Marc Moulin qui avait vécu à mes côtés beaucoup de ces histoires, renchérissait en les cautionnant, et tout le monde s’y est mis… J’ai bien essayé de freiner les choses de temps en temps, en leur demandant d’ajouter : « C’était il y a 15 ans, 20 et aujourd’hui 30 ans ! » Mais rien n’y fit.

Mauvaise copie de cette photo parue à l’époque dans Moustique !