La semaine dernière, on m’a demandé mon avis éclairé (oui, oui ^^) sur le film de Ben Stiller sorti en 2014 La vie rêvée de Walter Mitty. Ni une ni deux, je me suis donc attelée à la tâche.
L’histoire : Walter Mitty, grand rêveur timide et effacé, travaille depuis 16 ans en tant qu’archiviste de photographies pour le magazine Life. Progrès oblige, le journal prépare son dernier numéro papier avant son passage à l’ère 2.0. Pour illustrer la toute dernière couverture du magazine, le photographe Sean O’Connell envoie à Walter une pellicule, lui recommandant d’utiliser un cliché particulier… que Walter ne retrouve pas. En suivant les indices qu’il va dénicher sur les autres photos de la pellicule, Walter va partir, au fil d’un incroyable voyage qui va changer sa vie, à la recherche du cliché perdu.
Je partais avec un a priori très positif sur ce film. Ben Stiller est en effet un acteur que j’apprécie beaucoup : au-delà de son talent comique, les personnages qu’il interprète sont souvent empreints d’une certaine tendresse, qui le rendent sympathique et attachant. D’autre part, je ne rechigne jamais devant un film dont le thème est de partir à la poursuite de ses rêves.
Cependant, en dépit de très bons aspects, j’ai trouvé que le film n’était pas une réussite totale. Ben Stiller est égal à lui-même dans un personnage lunaire qui lui va comme un gant, mais le film n’arrive pas toujours à faire mouche, hésitant, tout comme son personnage principal, entre la rêverie pure – à ce titre, les scènes de divagation de Walter sont plutôt réussies – et un traitement plus réaliste. La transition entre l’ancienne vie de Walter et le début de ses aventures réelles est amorcée de façon un peu maladroite, manquant d’envol et de lyrisme malgré une bande-son de qualité (merci au Major Tom de David Bowie !). On pourrait également reprocher au film de proposer quelques clichés, comme celui de l’homme qui se découvre au contact d’une nature splendide et sauvage. Mais est-ce vraiment un cliché ? Peut-on réellement se lasser de cette aspiration à la beauté ?
Et côté beauté, le film nous en sert un rayon : les paysages sont sublimes, et nous donnent de furieuses envies de tout plaquer pour un immense bol d’air frais. Malgré ces qualités esthétiques, la partie médiane du film fait dans la longueur, là où on attendrait plus de rythme et d’émotion. Heureusement, le métrage finit par trouver son ton et par prendre de la hauteur et de la force dans son propos, pour nous embarquer (enfin) dans le magnifique voyage et la transformation intérieure de Walter. Outre l’intérêt du récit initiatique, la fin du film, très émouvante, est également un hommage appuyé à une époque révolue : le papier du journal, les photos en argentique, ainsi que les hommes et les femmes derrière les images et les mots.
Ainsi, même s’il va moins loin dans l’imagination qu’un Tim Burton avec Big Fish par exemple, Ben Stiller nous offre avec La vie rêve de Walter Mitty un très joli film, à la fois optimiste et nostalgique, qui délivre un beau message humaniste de réalisation de soi. De quoi nous donner envie d’enchanter nos quotidiens.