Depuis plus de 200 ans, le Code civil considérait les animaux comme des " bien meubles ".
Depuis le 28 janvier 2015, ils sont désormais reconnus comme des " êtres vivants doués de sensibilité ".
Désaccord entre le Sénat et l'Assemblée.Le Sénat et l'Assemblée étaient en désaccord sur le statut à accorder aux animaux, sur le fait de leur faire quitter le statut de " bien meubles " pour celui d' " êtres vivants doués de sensibilité ".
On peut s'interroger sur cette aberration et se demander si certains n'avaient jamais marché par inadvertance sur la queue du chat ou la patte du chien ou encore visiter un refuge pour animaux (et constater par-là, la détresse des laissés pour compte) pour penser encore, en 2015, qu'un animal n'est pas doué de sensibilité. Et nous pourrions extrapoler aux animaux d'élevage ou de bouche qui n'en sont pas moins des êtres vivants sensibles...
Le Parlement a tranché le 28 janvier 2015 et a reconnu aux animaux la qualité d'" êtres vivants doués de sensibilité ".
La grande majorité des groupes ont voté pour, à l'exception du Front de gauche qui s'est abstenu et de l'UMP qui a voté contre.
D'après Marc Le Fur, député UMP, cette reconnaissance " fait planer des menaces graves et sérieuses sur les filières agricoles de l'élevage ".
Rappelons ici que l'élevage et l'agriculture ne sont pas visés en tant que telle mais bien la façon dont sont traités les animaux, de leur mode d'élevage, à leur transport jusqu'à leur mode d'abattage...
Victoire pour les associations animalières.Elles étaient nombreuses, plaidant pour cette reconnaissance, mobilisant le public et les intellectuels ou encore lançant des pétitions pour modifier le Code civil...
En octobre 2014, une première percée avait été obtenue lorsque les députés avaient voté l'article alignant le Code civil, qui considère les animaux comme " des biens meubles ", sur les Codes pénal et rural qui les reconnaissent déjà comme " des êtres vivants et sensibles ".
Une levée de bouclier avait suivi ce vote, la FNSEA - principal syndicat agricole - craignant la remise en cause de la pratique de l'élevage.
En définitive, c'est bien la sensibilité enfin reconnue par l'expression de notre plus profonde humanité qui aura remporté l'adhésion...
Pour finir, une citation d'Arthur Schopenhauer, in Parerga et paralipomena, qui vous fera certainement réfléchir :
" Le monde n'est pas une fabrique et les animaux ne sont pas des produits à l'usage de nos besoins. "