Titre : La Lune est blanche
Scénariste : Emmanuel Lepage
Dessinateur : Emmanuel Lepage
Photographie : François Lepage
Parution : Septembre 2014
Après « Les îles de la désolation », il est proposé à Emmanuel Lepage de rédiger un livre sur l’Antarctique et la base Dumont d’Urville. Il intègre alors au projet avec son frère François, photographe de son état. Le projet est des plus excitants : les deux frères doivent participer au Raid, une expédition de ravitaillement de la base Concordia située en plein milieu du continent. C’est donc un documentaire à quatre mains qui nous est proposé, pour plus de 200 pages. Le tout est publié chez Futuropolis.
Un carnet de voyage plus qu’un documentaire.
Difficile de ne pas décrire ce qui m’a gêné sans spoiler un petit peu le tout. Le début est très long et parle avant tout de l’excitation des deux frères à l’idée de faire le raid. C’est finalement le fil rouge du livre : pourront-ils faire le raid ? Cet aspect hautement égocentrique m’a profondément gêné. Car pour pouvoir faire le raid, les auteurs n’hésitent pas à abandonner le but premier du livre : décrire la base Dumont d’Urville. Ainsi, je me suis senti spolié : le livre porte majoritairement sur le raid et le voyage en bateau. C’est très intéressant bien entendu, mais quand le raid se termine, le livre aussi. Quid de Concordia ? Du retour ? Rien ! D’ailleurs, un dossier en fin de livre expédie le tout avec quelques textes et des photos.
Même si le livre souffre parfois de longueurs, on est happé du début jusqu’à la fin par cette histoire et ce voyage vers des terres si hostiles. Difficile de ne pas ressentir l’envie de découvrir tout cela par nous-mêmes et de s’intéresser au sujet de plus près. Emmanuel Lepage sait capter l’attention du lecteur.
« La Lune est blanche » est un ouvrage comme on n’en retrouve peu. Abordant un sujet très particulier et doté d’images splendides, il ne laissera personne indifférent. Je regrette cependant que l’ouvrage soit avant tout un carnet de voyage, centré sur les auteurs. J’aurais préféré un ouvrage avec plus de recul.
Note : 16/20