Ça démarre fort !

Publié le 28 mai 2008 par Journalsudouest

France 2 - Equateur 0. Après une première période insipide, les Bleus ont accéléré après le repos pour finalement s’imposer grâce à un doublé du jeune Gomis. Le casse-tête du sélectionneur commence.

Comme avant chaque grand rendez-vous international, les matches de préparation doivent être pris pour ce qu’ils sont et non pas pour des matches de gala où le spectacle est autant un leitmotiv qu’une nécessité. Hier soir, dans le bel écrin de Grenoble, l’objectif majeur pour Raymond Domenech consistait à se faire une idée plus précise sur l’état de forme de ses futurs remplaçants et à offrir un ultime cadeau à certains d’entre eux dont le stage à Tignes s’achèvera aujourd’hui. À l’évidence, il n’y aura pas deux Diarra dans la liste définitive, pas plus que la présence conjuguée de Nasri et Ben Arfa. Quant au onze de départ aligné le 9 juin prochain face à la Roumanie, seuls Thuram, Sagnol et Abidal peuvent y prétendre.
Dans ce contexte, le sélectionneur peut être satisfait de la réponse apportée par sa troupe. Principalement pour sa deuxième période ponctuée par les deux buts somptueux plantés par le plus félin des attaquants français, Bafétimbi Gomis. Bien sûr, pour le patron des Bleus, les exploits personnels passent après la notion de collectif. Hormis dix minutes de flottement défensif, ses hommes ont été à la hauteur de ce qu’il attendait. Oui, cette équipe est en avance dans sa préparation comparée à celle de 2006. Est-ce une garantie pour autant ? On le saura le 9 mai.
Pourtant, la première période n’a guère été rassurante sur le plan défensif. Surtout face à un adversaire conscient de ses limites et capable de répondre seulement sur attaque rapide. Pendant trente minutes, Frey n’a pas effleuré le moindre ballon avant d’être sauvé par Thuram (38e) et par lui-même suite à un réflexe du pied face à Castillo (45e). Ces deux errances n’ont pas eu de conséquence face à l’Équateur. Devant un rival de plus gros calibre, on se demande si les Bleus ne l’auraient pas payé cash.
Du sang neuf. Certes, la première période ne se résume pas à ces deux seules actions sud-américaines. Néanmoins, on n’est pas rassuré par la qualité d’une défense où évoluaient trois titulaires. Offensivement, la France a trouvé les solutions en étirant une formation très regroupée dans l’entrejeu. L’Équateur avait adopté le système à la lyonnaise 4-3-2-1 afin de serrer les lignes et limiter les espaces. Il convenait donc de contourner ce bloc pour être plus efficace. Ben Arfa a alors connu un gros déchet malgré ses prises de risques. Quant à Nasri, le naturel a pris le dessus, si bien qu’il s’est souvent réaxé par habitude. Devant, Cissé a manqué la balle de match sur une tête à bout portant se nichant dans le bras du portier. Si l’équipe de France a eu le monopole du ballon et la direction des opérations, elle n’a pas su toujours effectuer les bons choix. Quoi de plus normal après tout avec cette équipe pour le moins inédite.
Comme prévu, le sélectionneur procède à quatre changements à la reprise. Mandanda, Evra, Flamini et Gomis succèdent à Frey, Escudé, A. Diarra et Cissé. Les deux derniers entrants fêtent ainsi leur première cape. Du changement poste pour poste entraînant le décalage d’Abidal dans l’axe de la défense. L’apport de trois joueurs de champ frais dynamise le jeu. Dans la conservation du ballon, les Bleus démontrent une grande aisance technique. L’Équateur court après le ballon et recule sans cesse.
Gomis se signale. L’ouverture du score ne tarde pas. Ben Arfa exécute son petit numéro sur le flanc droit et centre. Gomis réalise un joli contrôle orienté, pivote et enclenche une demi-volée du droit qui se loge dans la lucarne opposée. Formidable de culot et de spontanéité. Ce but déclenche la liesse dans le stade des Alpes et le nom de Gomis est scandé sur l’air des lampions. Voilà ce qui s’appelle marquer des points précieux. Et si l’attaquant stéphanois était la surprise de la liste des 23 ! Quoi qu’il en soit, l’équipe de France maîtrise encore plus le cours des événements. Sa mainmise sur la partie est totale. Elle ne laisse plus souffler un adversaire en souffrance sur le plan physique et aux idées plus très claires. Avec un soupçon de réussite, Ben Arfa (77e) et Anelka (80e) auraient mérité de rendre cette victoire incontestable encore plus ample.
Gomis s’empare alors du titre de héros de la soirée en marquant un second but exceptionnel. Une volée acrobatique sur un service millimétré d’Anelka, ça vous classe un bonhomme ! Gomis dans les 23, c’est presque aussi évident que le nez au milieu de la figure.

La fiche du match :

Buts Gomis (59e, 86e) pour la France
Avertissement A. Diarra (35e)
Remplacements Frey par Mandanda (46e), Sagnol par Clerc (74e), Escudé par Evra (46e), A. Diarra par Flamini (46e), Ben Arfa par Malouda (78e), Cissé par Gomis (46e)
Equateur
AvertissementCastro (69e)
Remplacement Quiroz par Borja (64e)
Lieu Grenoble (stade des Alpes) temps Chaud. terrain En bon état. spectateurs 20 000 environ. arbitre M. Paul Allaerts (BEL) mi-temps 0-0.

Article d’Alain Goujon, Sud Ouest