Scandal // Saison 4. Episode 10. Run.
Ce qu’il y a de brillant dans cet épisode c’est finalement que la série ne choisie pas le chemin de la facilité. Le cliffangher de l’épisode 4.09 donnait forcément envie de voir ce que l’enlèvement d’Olivia pouvait bien cacher. Il y avait quelque chose d’intrigant mais peut-être pas suffisamment pour me laisser espérer une suite des plus intelligentes. Car je sais maintenant comment Scandal fonctionne après avoir suivi près de 4 saisons de la série. Cet épisode est un épisode essentiel à Scandal qui chamboulement complètement les plans que j’avais imaginé pour la seconde partie de la saison. Avec l’entrée de nouveaux personnages et d’une toute nouvelle trame, la seconde partie de la saison promet d’être beaucoup plus palpitante que prévu. C’est difficile de juger cet épisode car au premier bord, il était excellent. L’introduction est à couper le souffle grâce à un montage judicieux et à une juxtaposition de séquences qui frôle le génie. Puis j’ai eu peur que tout cela ne soit fait pour rien du tout. J’avais peur que la série nous délivre quelque chose de classe déjà vu précédemment. Sauf que ce n’est pas du tout le cas. Shonda Rhimes, scénariste de l’épisode, prouve que Scandal peut très bien se renouveler et nous surprendre. J’avais parfois tendance à croire que cette série était déjà arrivé au bout du chemin sauf que ce n’est pas du tout le cas, preuve en est avec « Run ».
Avec un rythme soutenu du début à la fin, c’est la mise en scène de Tom Verica (qui incarnait le rôle de Sam Keating dans How to Get Away with Murder et qui a déjà mis en scène des épisodes de Scandal, Private Practice ou encore Grey’s Anatomy) qui apporte un plus à cet épisode. Un plus non négligeable. J’ai parfois tendance à trouver que les gros plans c’est un peu surfait alors que certains metteurs en scène préfèrent justement des plans plus larges afin de nous proposer une mise en abîme complètement différente. L’atout de Scandal c’est justement de nous proposer quelque chose de beaucoup plus étriqué où les gros plans permettent de resserrer l’histoire et de confiner chacun des personnages dans un monde dont on ne peut pas sortir (pour le moment). Kerry Washington se retrouve alors au milieu de tout ça et un peu comme avec Viola Davis qui enlève sa perruque dans un épisode de How to Get Away with Murder, j’ai beaucoup aimé voir les cheveux d’Olivia Pope pas lissés. C’était un choix étonnant mais judicieux. Après tout, qui aurait pu croire qu’emprisonnée elle garderait un brushing impeccable. Du coup, l’actrice se donne à fond dans un rôle qui lui va comme un gant.
Car Olivia s’est toujours efforcée d’être l’héroïne dont Scandal a besoin. Le résultat est clairement là et jusqu’au retournement de situation final, je m’attendais à ce que cet épisode soit beaucoup plus simpliste que prévu. Sauf qu’il n’est pas du tout aussi simple, il est même beaucoup plus compliqué que ça. Shonda Rhimes a su trouver une façon de raconter l’histoire sans la rendre totalement prévisible. J’avais un schéma en tête tout au long de l’épisode, des explications qui auraient pu se vérifier tout cela à cause du fait que généralement Scandal est une série prévisible. Sauf que patatra, le scénario a changé et la série évolue. Cet épisode fait vivre les autres personnages de la série mais de façon subconsciente dans les rêves et cauchemars de notre héroïne. Si Jake reste présent (notamment car c’est le premier témoin de l’enlèvement d’Olivia), j’ai beaucoup aimé la façon dont tout s’imbrique petit à petit. Notamment quand on découvre que finalement le compagnon de cellule des débuts n’est autre que celui qui avait tout orchestré depuis le début. Mais qui est-il ? On ne sait pas pour quoi il travaille et surtout ce qu’il cherche à faire avec Olivia. Certes cette dernière est importante pour Fitz, ce qui va lui permettre de faire des demandes au Président américain mais tout de même.
Le plus grand atout de cet épisode c’est finalement de faire quelque chose d’aussi rythmé tout en gardant tout un tas de mystères pour lui. Tout ce que l’on a vu depuis l’incarcération d’Olivia est complètement faux et ce retournement de situation laisse forcément espérer quelque chose de complètement différent dans le prochain épisode. La narration est brillante et l’on sent ici que Shonda Rhimes a su trouver une façon de raconter l’histoire de sa propre série différemment. Ce n’est plus la même chose dans cet épisode et Kerry Washington est habitée par Olivia Pope. Cette dernière reste un personnage emblématique et la série n’a de cesse de nous le rappeler. Finalement, « Run » change la donne et le fait de façon surprenante. Voici un brillant épisode qui démontre toutes les qualités de la série et prouve que Scandal peut sortir de son schéma légèrement ronronnant de ces derniers temps.
Note : 10/10. En bref, rien à redire sur l’un des meilleurs épisodes de toute l’histoire de Scandal.