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Mlle Marion Maréchal Le Pen porte, dans son malheur et à son corps défendant, le nom de Maréchal. Le Front national auquel elle appartient, fondant une part de son idéologie sur la politique conduite par Philippe Pétain, la jeune députée n’hésite pourtant pas à faire preuve de zèle dans des domaines qu’elle domine mal ou qu’elle ignore complètement. Et qui rappellent la Révolution nationale de sinistre mémoire. Sous Vichy, la censure était reine, la liberté de la presse…allemande.Cela conduit la jeune députée FN à faire preuve d’imprudence et d’impudence. Lors de la remise du prix de maire de l’année (un comble pour un jury de journalistes !) à un maire frontiste, Mlle « Maréchal nous voilà » a cru devoir menacer Gilles Leclerc, le président de Public Sénat, lequel faisait part de son malaise en remettant le prix à Steeve Briois, maire FN de Hénin-Beaumont. Gilles Leclerc a quand même le droit de faire savoir publiquement que la remise d’un prix à un élu membre d’un parti comme le FN n’a pas de quoi lui faire plaisir ?
Marion Maréchal-Le Pen, égérie d’Aymeric Chauprade, destitué par Marine Le Pen récemment, pour cause d’absolutisme contre l’Islam, ignorant qu’elle était enregistrée et filmée par les journalistes du Petit journal de Yann Barthès, a dit tout haut ce que nombre de frontistes pensent tout bas. Cette pensée se résume en quelques mots : « vous verrez. Quand on sera au pouvoir (NDLR : jamais espérons-le) nous ne ferons qu’une bouchée des journalistes opposés au FN ! » Au goulag ! J’en conclus que la liberté d’expression, vue par le FN, se résume à tolérer des journalistes lèche-bottes, les autres étant soumis à la vindicte (voire pire…) des dirigeants d’extrême droite.
Quand je pense que Nicolas Sarkozy voulait que Marine Le Pen et ses amis participent à la grande manifestation de Paris pour protester contre les assassinats des journalistes de Charlie Hebdo, des policiers et des clients du magasin Cacher et en faveur de la liberté d’expression ! Les frontistes ont eu raison de se promener seuls puisqu’ils n’ont rien à faire au milieu des démocrates, des républicains, ceux et celles qui érigent la liberté de la presse et donc la liberté d’expression en principe intangible !
Si Marine Le Pen a finalement fait le choix de ne pas se joindre à l’immense majorité des Français, c’est bien parce qu’elle et les siens ne partagent pas la pensée commune. Avant de voter, les citoyen(ne)s feraient bien de se souvenir qu’avec le FN, la presse sera muselée, condamnée au silence, alors même que le Président de la République vient opportunément de décider de retirer du projet de loi Macron les amendements limitant les investigations dans les domaines économiques et financier du monde de l'entreprise. François Hollande a bien fait d’adopter cette attitude sous la pression, il est vrai, d’une puissante protestation des sociétés de journalistes de tous horizons.