Ce n’est pas la première étude à suggérer que sous l’effet de la température, chaque type de graisse, blanche et brune, peut se convertir en l’autre. Chez les humains, la graisse brune se trouve principalement chez les nouveau-nés, qu’elle contribue, en brûlant des calories, à garder au chaud. Mais, avec le vieillissement, la graisse brune est peu à peu remplacée par la graisse blanche.
Le froid apparaît à nouveau avec cette étude comme un facteur de déclenchement la conversion de cellules graisseuses blanches qui s’accumulent en masses adipeuses en cellules de graisse brune productrices d’énergie. Un processus recherché par de nombreuses équipes, pour éliminer la » mauvaise graisse » et parvenir à la perte de poids.
L’étude menée par une équipe de l’Hôpital Shriners pour enfants (Texas) et d’autres instituts de recherche aux États-Unis, au Canada, en Grèce et en Suède, sur 12 hommes, a regardé si des niveaux détectables de graisse brune (chez 7 participants) (par rapport à des niveaux indétectables, chez 5 participants) modifiaient la réponse du métabolisme au glucose, en particulier dans des conditions d’exposition au froid.
Les chercheurs avaient pu localiser la graisse brune dans le corps, entre la clavicule (clavicule) et la base du cou, prélevé des échantillons de tissus afin de confirmer la présence de graisse brune. Enfin, les participants avec graisse brune étaient légèrement plus jeunes (41 ans vs 50 ans).
Les dépenses énergétiques des participants et leur métabolisme des sucres et des graisses ont été évalués par tomographie par émission de positons (TEP), au repos, à température ambiante (19°C) et durant une exposition de 5 à 8 heures au froid. Les conclusions sont les suivantes :
- Exposés au froid, seuls les hommes ayant des niveaux significatifs de graisse brune montrent une augmentation de la combustion d’énergie qu’ils brûlaient et un métabolisme plus rapide du sucre.
- l’énergie supplémentaire dégagée par la graisse brune provient du métabolisme du glucose et des acides gras présents dans le sang,
- les niveaux de glucose consommés augmentent avec le froid chez les participants avec graisse brune, mais pas chez les participants sans graisse brune,
- les chercheurs estiment ces volumes de glucose consommés comme extrêmement élevés au point de pouvoir participer au contrôle de la glycémie, un peu comme y contribuerait l’insuline,
- d’ailleurs, si l’insuline augmente l’absorption du glucose dans les deux groupes, cette absorption est beaucoup plus élevée chez les hommes avec graisse brune.
Cela confirme l’intérêt » de la piste de la graisse brune « pour protéger contre le diabète de type 2 ou l’obésité. Avec, selon ces nouvelles données, un impact significatif de la graisse brune sur le contrôle de la glycémie.
Si la piste de la graisse brune reste une hypothèse expérimentale, il faut reconnaître que plus nombreuses, de jour en jour, sont les études qui viennent documenter son action et la suggérer comme une cible très prometteuse pour la lutte contre l’obésité et plus récemment, le diabète.
Il reste à trouver les moyens de capitaliser sur la graisse brune –car tout le monde n’en » possède pas « -, et à déclencher son action, autrement que par le …froid.
N.B. L’un des auteurs est actionnaire d’Ember Therapeutics, une pharma qui travaille sur les thérapies contre le diabète de type 2 et l’obésité en ciblant la graisse brune.
Source: DiabetesJuly 23 2014 doi: 10.2337/db14-0746 Brown Adipose Tissue Improves Whole-Body Glucose Homeostasis and Insulin Sensitivity in Humans.
OBÉSITÉ: Et si 2 hormones et quelques neurones régulaient notre adiposité –