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PLACEBO: Le meilleur est le plus cher – Neurology

Publié le 30 janvier 2015 par Santelog @santelog

PLACEBO: Le meilleur est le plus cher – NeurologyPour qu’un médicament soit plus efficace, il faut qu’il soit cher, démontre cette petite étude de l’Université de Cincinnati (Ohio), suggérant que sa part d’effet placebo est directement liée à son prix. Les conclusions, présentées dans la revue Neurology montrent l’importance des perceptions des patients dans l’efficacité même du traitement et l’impact du prix sur l’efficacité.

Les placebos sont couramment utilisés dans les essais cliniques et administrés aux groupes témoins pour démontrer l’efficacité de nouveaux médicaments. Même si les placebos ne contiennent pas de principesactifs, ils déclenchent fréquemment une réponse de la part des patients. Même si les patients sont avertis de l’absence de principe actif ! En fait, les données d’efficacité sur les placebos sont si convaincantes que de nombreux médecins délivreraient des placebos à leurs patients, a montré une étude britannique.

Cette petite étude a été menée avec 12 patients atteints de la maladie de Parkinson informés qu’ils allaient recevoir 2 injections du même médicament, jugées d’efficacité similaire, mais de coûts de fabrication différents, soit 100 $ la dose vs 1.500 $ la dose. On avait expliqué aux participants que cet essai visait à prouver que les médicaments, quoique de prix différents, présentaient la même efficacité. En réalité, les participants recevaient 2 injections de solution saline. A la suite de chaque injection, les participants ont passé des tests de motricité et de performance cognitive.

Des résultats surprenants :

-Les 2 placebos sont efficaces sur les résultats de motricité (score + 7 points pour le placebo cher, + 3 points pour le placebo pas cher),

-le placebo cher permet d’améliorer la motricité de 28% de plus que le placebo bon marché.

La perception du coût du médicament par le patient affecte donc bien non seulement son efficacité perçue mais aussi son efficacité réelle. Des résultats qui suggèrent aussi à quel point les attentes des patients jouent un rôle important dans l’efficacité de leurs traitements.

Reste néanmoins la question  » de la dopamine  » : Rappelons cette étude du Beth Israel Deaconess Medical Center (BIDMC) et de la Harvard Medical School qui identifie des différences génétiques entre placebo-répondeurs et non-répondeurs, apportant ainsi un indice important, et totalement nouveau, pour expliquer l’effet placebo. Au centre de cette explication, il y a le rôle important de la dopamine, impliquée à la fois dans les circuits de la récompense et de la douleur.

Dans cette nouvelle étude, la réponse élevée au placebo pourrait aussi s’expliquer par la diminution de dopamine chez ces participants atteints de Parkinson, hypersensibles à l’effet placebo qui contribue à augmenter la libération de dopamine dans le cerveau.

Mais, en pratique, peut-on vraiment imaginer d’améliorer l’efficacité de certains traitements, en exploitant la réponse au placebo, ce qui permettrait peut-être de réduire la dose de principe actif et les effets secondaires ? Quoiqu’il en soit, le prix perçu semble jouer un rôle important dans l’efficacité thérapeutique, ce qui ouvre d’autres questions, sur le prix des médicaments…

 

Source: Neurology January 28, 2015, doi: 10.1212/WNL.0000000000001294 The pharmacodynamics of placebo Expectation effects of price as a proxy for efficacy (Visuel Fotolia)

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