Bon, ça fait des semaines que je dois vous parler de cette expo du Grand Palais et que je ne trouve pas le temps (ou la motivation). Mais comme elle se termine dans trois jours, je me dis que ça devient urgent !
La première chose qui séduit dans cette expo, c'est la bonne humeur qui s'en dégage. Certes, la vie de Niki n'est pas toujours rose. Mais elle sait transformer tout cela en Nanas pétulantes et en lettres d'amour colorées.
Rétrospective sage, suivant un plan chronologique, cette exposition ne révolutionne pas notre vision de cette artiste. Elle reste cette enfant charmante, cette fille au papa un peu trop proche. Pourtant, elle n'est pas uniquement la jolie mannequin. Elle s'invente artiste. Et son art est tout sauf sage. Il est dur, il est démesuré, il est violent. Et ses propos sont à son image : les films qui la présente en son atelier ou faisant ses tirs montrent une femme déterminée. Une féministe engagée. Une pourfendeuse de la famille traditionnelle. Bref, une femme qui entend mener sa vie et changer un peu toutes nos vies.
Il y a cette véritable schizophrénie dans cette expo, ces forces de vitalité et de violence qui s'affrontent, le père et la mère, les formes douces des nanas et leurs couleurs criardes, leur corps appétissant aux petites têtes de linottes (mais pensantes). Les tirs sont peut être moins dans la contradiction mais ils n'en dérangent pas moins, surtout King Kong, oeuvre prémonitoire. Je préfère garder l'image colorée et brillante du Jardin des tarots, son apparente légèreté, alors qu'il détermine et dicte (parait-il) notre destin.
Ce voyage dans l'univers de cette curieuse femme qui semble avoir vécu 15 vies, qui débordait de vitalité et semblait tout vivre à 100%, joies comme peines, il vous reste un petit week-end pour le faire !