« Il était une fois Henriette B…Non il ne s’agit pas de l’héroïne d’un roman jamais publié de Victor Hugo mais bien d’un groupe de Metalcore Suisse ! »
Quand je pense Metal et Suisse les groupes qui me viennent en tête sont Coroner, Eluveitie, Pure Inc ou encore Dreamshade mais j’avoue ne pas très bien connaître la scène Metalcore de nos voisins transalpins.
Henriette B nous propose avec son EP Red Dawn of Humanity, cinq titres pour vingt minutes de musique. Sur le papier c’est honnête mais qu’en est-il du contenu, car si la réputation de l’horlogerie suisse n’est plus à faire j’ose espérer que les pendules seront remises à l’heure après écoute.
Premier titre : Below us all
Une bonne intro d’EP ou d’album doit capter l’attention, annoncer la couleur, frapper du poing sur la table et te faire oublier jusqu’à l’existence même du bouton pause de ton lecteur. Or ce n’est pas ce que j’ai ressenti à l’écoute de ce premier morceau. La qualité de l’enregistrement est bonne, la technique des musiciens est là mais c’est un poil trop mou pour être tout à fait convaincant. La fin de la musique capte déjà plus mon attention, avec une bonne mélodie en tapping suivie d’un breakdown bien lourd ! Je regrette que l’énergie déployée à la fin du titre n’apparaisse pas plus tôt dans le morceau.
Deuxième titre : Enslave our Future
Au nom de l’amitié Franco-Suisse je décide donc d’aller me chercher une tablette de Milka. Mais non finalement car le deuxième morceau démarre et là… j’ai été scotché à mon canapé. Ce titre est une tuerie ! Je découvre qu’Henriette B n’est pas là pour nous faire découvrir sa nouvelle gamme de chocolat suisse et si sur Below us all le groupe semblait prendre la vache par les pis, avec Enslave our Future il prend le taureau par les cornes !
Ce morceau n’est pas pour les mous du genou. C’est tapi de double d’entrée de jeu, mélodie implacable sans en mettre partout et j’apprécie le geste, simple – efficace – dans ta face. Les breakdowns sont vraiment bien amenés et plutôt originaux (ce qui n’est pas une mince affaire, car le genre est vu et revu). Au milieu du morceau on a enfin le droit à une « two step part » et ça fait vraiment du bien. Par ailleurs, la ligne mélodique est très entrainante sur ce passage. Le chant sert bien le morceau et sait s’effacer quand il le faut pour laisser de l’espace à la musique. J’ai beaucoup apprécié le jeu du bassiste qui accentue bien les toniques et ne cherche pas à coller à tout prix aux riffs de guitares dans leur globalité. La basse est un instrument ingrat car il faut tendre l’oreille pour la distinguer et les bassistes veulent parfois en faire trop pour se mettre en avant, mais ici Fabien nous montre qu’il sait comment mettre son instrument au service du morceau.
Je peux dès à présent vous dire que le reste de l’EP ne baissera pas en intensité (bah oui je l’ai écouté avant d’écrire)
Troisième titre : Self Murderer
Ce titre est également riche en mélodie et ça breakdown à fond. Les changements de paternes de batterie apportent une dynamique intéressante au morceau.
Quatrième titre : The Final Procession
Le reproche que je pourrais faire au morceau c’est qu’il y a de la place pour du « two step » ici encore mais qu’on en voit pas la couleur. J’étais concentré et attendais vraiment ce petit « tchak poum tchak poum tchak poum » qui aurait pu rendre le morceau un poil plus catchy. Dans l’ensemble j’ai quand même été séduit par la structure du morceau encore une fois bien soutenue par un jeu de batterie intelligent.
Cinquième titre : Bringer of Suffering
Ce morceau est pour moi la deuxième tuerie de cet EP (deux tuerie pour un EP de cinq titres c’est vraiment pas mal non).
On monte d’un cran dans la technique pour ce final. Composer une mélodie est une chose, composer un riff chiadé et technique en est une autre. Et composer un riff chiadé, technique et mélodique en est encore une autre et c’est ça que nous propose Henriette B sur Bringer of Suffering ! A écouter d’urgence (d’ailleurs je me le remets un coup).
En résumé : Globalement Red Dawn of Humanity est un bon EP. Henriette B propose un Metalcore riche et intéressant (qui tend parfois vers le Deathcore). On note l’absence de soli de guitare mais vous savez quoi ? On s’en fout ! Car le solo pour le solo c’est naze et la structure des morceaux ainsi que l’abondance de mélodies servent déjà bien la musique et après tout c’est tout ce qu’on demande.
Pourquoi écouter cet EP : Même si Henriette B ne réinvente pas le style il en respecte les codes et sait se montrer créatif dans un style qui voit naître une cinquantaine de nouveaux groupes (pas souvent de qualité) chaque semaine.
Enslave our Future et Bringer of Suffering font à présent partie de ma playlist et c’est avec grand plaisir que je viendrai me glisser dans le mosh si Henriette B passe par chez moi !
Lien Facebook du groupe : https://www.facebook.com/henriettebmetal?fref=ts
Clip vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=DgzYSGi3xi8