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Hindsight (2015) : manque d’ambition

Publié le 30 janvier 2015 par Jfcd @enseriestv

est une nouvelle série de dix épisodes diffusée depuis le début janvier sur les ondes de VH1 aux États-Unis. La fiction démarre à quelques heures du second mariage de Becca (Laura Ramsey) avec Andy (Nick Clifford); un homme fort gentil, mais un tantinet ennuyeux. Becca approche la quarantaine. Sa première union a été un échec retentissant tandis que sa carrière ne progresse pas assez rapidement. Par-dessus tout, elle s'ennuie de sa meilleure amie Lolly (Sarah Goldberg) avec qui elle est en froid depuis dix ans pour une raison que l'on ignore. Grâce à un phénomène inexplicable alors qu'elle est dans un ascenseur, elle se retrouve 20 ans en arrière à la veille de son premier mariage et a la chance de réécrire son propre destin. Les remises en question ou les voyages dans le temps ont la cote ces temps-ci et qui a cru bon de sauter dans ce genre de narration, peine à nous retenir. La prémisse, pourtant intéressante, n'est pas assez bien exploitée tandis que les personnages de la série sont soit agaçants ou carrément ennuyeux. On doute que la nouvelle création de VH1 fasse long feu.

Hindsight (2015) : manque d’ambition
Du quotidien pour une situation bien extraordinaire

Aussi rapidement qu'un claquement de doigts, Becca se retrouve en 1995 alors qu'elle est sur le point d'épouser Sean (Craig Horner), un rebelle qui a tendance à prendre ses rêves pour des réalités. Passé le choc initial, la première personne à qui elle pense est Lolly à qui elle s'empresse de raconter son " voyage dans le temps " et étonnamment, son amie la croit. Après maintes tergiversations, elle se rend néanmoins jusqu'à l'autel, mais ne peut pas se résigner à répéter la même erreur deux fois de suite et s'enfuit avant d'avoir prononcé : " Je le veux ". Sa remise en question ne s'arrête pas là puisque dans l'épisode suivant, elle quitte un emploi qui ne l'a jamais vraiment satisfait et flirte de plus en plus avec Andy. Cependant, il a pour le moment une petite amie alors Becca décide de sortir à la recherche d'une aventure d'un soir. Bref, elle fait tout ce qu'elle n'a jamais osé faire.

Bien sûr, elle essaie aussi d'éviter le pire pour ses proches, à commencer par Lolly qui est en train de nouer une relation avec son frère Jamie (John Patrick Amedori). Basée sur sa connaissance du futur, elle fait tout pour qu'ils ne sortent pas ensemble et sa meilleure amie peine à suivre ses conseils. Même chose pour sa jeune sœur Phoebe (Liz Holtan) qui rencontre celui qui sera son futur mari : Becca parvient à l'éloigner... temporairement.

Hindsight (2015) : manque d’ambition

Le synopsis de pique immédiatement notre curiosité, mais à peine le premier épisode terminé, la volonté d'en écouter un autre n'est plus là. C'est que dans un retournement de situation ressemblant à Outlander, la protagoniste effectue un voyage dans le temps et à la chance de ne pas répéter les mêmes erreurs. Le problème est qu'elle n'en a jamais vraiment commises... du moins dignes de mention. Un divorce, un second mariage, un emploi qu'elle n'aime pas vraiment : au moins 90 % de la population normale doit avoir vécu ce genre de situation et rien n'est vraiment insurmontable. Certes, Becca nous lance (pour ne pas dire imposer) plusieurs de ses interprétations sur la vie et le destin, mais toutes sonnent creuses et superficielles. On est loin d'une série comme Satisfaction où le couple qui se trouve dans une impasse cherchait à se réinventer, ce qui nous donnait de bons moments de télé. Ici, la jeune femme croit qu'en interdisant à sa meilleure amie de sortir avec son frère ou en ne mariant pas Sean, les problèmes seront réglés. Donc, au lieu de mieux gérer les situations difficiles, elle préfère les balayer sous le tapis.

Une telle prémisse aurait dû contenir un lot de drame plus important, par exemple avec la mort accidentelle d'un proche qui aurait pu être évitée ou quelque chose du genre qui nous aurait peut-être donné un petit chef-d'œuvre sur des chaînes comme BBC, HBO ou Showtime. Au lieu de cela, VH1 nous offre durant les trois premiers épisodes des intrigues sur le fait d'avoir une seconde jeunesse, qui en plus d'évoluer à pas de tortue, se révèlent insipides, voire puériles. Et après les petites blagues sur le quotidien des années 90, notamment du point de vue technologique, il ne nous reste plus grand-chose à se mettre sous la dent.

Hindsight (2015) : manque d’ambition
Becca, Becca, Becca

Un autre problème avec , c'est d'avoir tout misé autour du personnage de Becca si bien que ses acolytes peinent à faire leur place. Bien sûr, on comprend que toutes ces opportunités qui s'offrent à la protagoniste depuis son voyage dans le temps constituent le nœud même de la série, mais encore faut-il qu'on s'y attache. Véritable moulin à parole, elle passe la moitié du temps à angoisser et l'autre à donner des conseils aux autres. Véritable " madame-je-sais-tout ", elle finit par nous casser les pieds et on comprend mal son amitié indéfectible envers Molly puisque celle-ci est à sens unique : cette dernière écoute, la première se plaint de troubles existentiels. Quant aux hommes, c'est encore pire et à juste titre, Teresa Jue écrit dans sa critique : " Becca's male suitors are like bags of ramen without the seasoning: bland. On one end, there's Andy who epitomizes the term of "settling." There's nothing offensive to really say about him, other than his mere existence: He's just there. " Becca est donc le seul personnage responsable des intrigues et dès qu'elle n'est plus à l'écran, les histoires secondaires se révèlent d'une platitude qui viennent encore plus miner la série.

L'arrivée d'Hindsight à la saison hivernale est passée sous silence et les cotes d'écoute le reflètent : seulement 37 000 téléspectateurs pour le premier épisode, 230 000 pour le second et 30 000 pour le troisième. Si VH1 ne bénéficie pas de la même notoriété que d'autres chaînes câblées américaines, il faut surtout blâmer le contenu de la série, trop propret, pas assez audacieux et surtout mené par une protagoniste qui nous laisse indifférents.


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