Les troubles bipolaires (anciennement appelés: psychose maniaco-dépressive) sont caractérisées par des variations de l’humeur, alternant entre périodes de mélancolie (dépression) et accès maniaques (manie).
Souvent sous-diagnostiqués, ils toucheraient entre 2 et 6% de la population
Qu'est-ce que le trouble bipolaire? SelectAfficher
Le trouble bipolaire est un trouble de l’humeur qui se caractérise par une variation anormale de l’humeur : alternance de périodes d’excitation (manie ou hypomanie) et de dépression, voire de mélancolie profonde, entrecoupées de périodes de stabilité.
Le terme « bipolaire » évoque les deux pôles manie et dépression, entre lesquels l’humeur oscille.
Plusieurs maladies bipolaires
Les troubles bipolaires n’affectent pas tout le monde de la même façon. Chez certains, la dépression est très marquée mais les épisodes d’euphorie sont relativement calmes. D’autres ont des épisodes maniaques extrêmement perturbants mais très peu de dépression. Certains changent d’humeur plusieurs fois par an et chez d’autres, une humeur persistera des mois d’affilée. Les symptômes psychotiques comme entendre des voix ou avoir des croyances qui déforment la réalité sont également fréquents.
Dès que le diagnostic de trouble bipolaire est posé, votre médecin vous indiquera les spécificités de ce trouble et décidera avec vous du traitement le plus adapté à votre cas.
Les troubles bipolaires de type I
Cette forme, la plus classique et parfois la plus invalidante, correspond à l’alternance de phases dépressives et de phases maniaques, avec au moins un épisode maniaque.
Les troubles bipolaires de type II
Dans cette forme, il existe une succession de phases d’excitation et de dépression. Mais dans les troubles bipolaires de type II, le patient ne souffre pas de crises maniaques, dans leur forme caractéristique, mais d’épisodes moins spectaculaires, qualifiés d’hypomanie. Les troubles dépressifs passent alors au premier plan dans la symptomatologie et les hypomanies peuvent passer inaperçues si elles ne sont pas attentivement recherchées.
Facteurs de risque des troubles bipolaires SelectAfficher
Certains facteurs ou certaines circonstances sont propices au développement de troubles bipolaires chez les personnes sensibles comme:
- Facteurs génétiques: avoir un membre de sa famille atteint est un facteur de risque
- Abus de drogues ou d’alcool
- Stress ou événements stressants
- Émotions fortes qu’elles soient tristes (un divorce ou la perte d’un être cher) ou réjouissantes (mariage, naissance).
- Maladie physique qui peut déclencher des troubles bipolaires
- Mode de vie déséquilibré (travail de nuit, un sommeil déréglé)
Diagnostic différentiel SelectAfficher
- Un dérèglement de la glande thyroïde
- Un régime déséquilibré (des carences en vitamine D par ex.) peut être associé à des symptômes de dépression
- Des effets secondaires de certains médicaments (de la cortisone, par ex.)
- La consommation de drogues (cocaïne, cannabis, ecstasy)
- D’autres formes de dépression
- D’autres troubles de l’humeur ou du comportement (comme le trouble du déficit de l’attention/hyperactivité)
Quel est le risque de cette maladie? SelectAfficher
Le diagnostic est souvent fait tardivement (8 à 10 ans d’évolution), ce qui aggrave le pronostic.
Les troubles peuvent avoir aussi des conséquences importantes sur la vie affective, familiale, professionnelle et sociale.
Conseils en cas de troubles bipolaires SelectAfficher
En cas de troubles bipolaires, il faut absolument adapter votre style de vie de manière à réduire au minimum l’impact de la maladie en:
- Évitant toutes les situations stressantes.
- Respectant ses heures de sommeil, car un manque de sommeil est un facteur de risque de rechute.
- Avoir un mode de vie équilibré, avec des horaires fixes. Il faut bannir le travail de nuit ou les postes de travail avec des horaires variables
- Eviter les excitants comme l’alcool et la drogue (cannabis, ecstasy, cocaïne…) pour éviter le déclenchement des épisodes bipolaires mais aussi pour éviter tout risque d’interaction avec votre traitement.
- Mangez sainement car certains traitements médicamenteux des troubles bipolaires peuvent entraîner une prise de poids en cas d’alimentation déséquilibrée
- Si vous êtes une femme, en cas de projet de grossesse, parlez-en à votre médecin afin qu’il vous prescrive un traitement compatible avec une grossesse
Traitement médicamenteux
Les molécules SelectAfficher
Même si aucun traitement ne permet de guérir de cette maladie, ils permettent toutefois de mieux vivre avec.
Le traitement des troubles bipolaires utilise des molécules thymorégulatrices. Il a pour but de prévenir les rechutes des épisodes maniaques, dépressifs ou mixtes.
Les molécules utilisées en première intention sont le lithium, le divalproate de sodium, l’olanzapine, la rispéridone, la quétiapine, l’aripireazole et l’asénapine
- En cas de majorité d’épisodes dépressifs, les molécules recommandées sont le Lithium, la Lamotrigine ou la quiétapine.
- En cas de prédominance des épisodes maniques, les molécules recommandées sont le lithium, le divalproate de sodium, l’olanzapine ou l’aripiprazole.
Lamotrigine
La Lamotrigine (Lamictal®) est indiquée en prévention de la récidive des troubles bipolaires à la posologie de 100 à 200mg par jour en 1 ou 2 prises. Une instauration progressive sur 6 semaines est nécessaire. Les comprimés peuvent être croqués, dissous ou avalés. Ses effets indésirables les plus fréquents sont l’irritabilité et l’agressivité, les céphalées, la somnolence, l’insomnie, les vertiges, les troubles digestifs, les éruptions cutanées, l’arthralgie et la fatigue
Divalproate de sodium
Divalproate de sodium (Dépakote®). On recherche pour ce médicament sa posologie minimale efficace, qui est généralement comprise dans cette indication entre 1000 à 2000 mg par jour. Ce médicament provoque des troubles digestifs et une chute des cheveux généralement transitoires en début de traitement. On relève aussi Thrombopénie, prise de poids, irrégularités menstruelles, troubles hépatiques ou osseux
Lithium
Un traitement de fond par les sels de lithium (Téralithe®) s’instaurent progressivement. L’ajustement de la dose efficace se fait grâce à une surveillance des concentrations de lithium dans le sang (lithémie). Des dosages sanguins sont pratiqués tous les cinq jours en début de traitement, puis s’espacent. Lorsque le traitement est stabilisé, ces prises de sang sont faites tous les deux à trois mois. L’efficacité d’un traitement par les sels de lithium est évaluée après un à deux ans. La posologie initiale est de 400 à 800 mg/jour. Les comprimés de lithium doivent être avalés avec de l’eau au cours d’un repas. Ses principaux effets secondaires sont des troubles digestifs, sédation, tremblements, prise de poids, troubles thyroïdiens, troubles cutanés (acné, psoriasis)
Quietapine
La quiétapine (Xéroquel®) se prend à la posologie de 300 à 800 mg par jour. La quiétapine présente comme principaux effets secondaires des vertiges, de la somnolence, des céphalées, une sécheresse buccale, une prise de poids, une baisse de taux de l’hémoglobine, une augmentation des triglycérides et du cholestérol.
Olanzapine
L’olanzapine (Zyprexa®) se prend à la posologie de 5 à 20 mg par jour. Cette molécule présente de nombreux effets indésirables. Les plus fréquents sont: prise de poids, somnolence, hypotension orthostatique et augmentation de la prolactinémie.
Aripiprazole
L’aripiprazole (Abilify®) se prend à la posologie de 5 à 30 mg par jour. Ses effets indésirables les plus fréquents sont l’agitation, l’insomnie, l’anxiété, les troubles de la vision, les troubles gastro-intestinaux et la fatigue
Contre indications SelectAfficher
- La lamotrigine ne présente pas de contre-indications particulière.
- Le divalproate de sodium est contre indiqué en cas de maladie hépatique et de grossesse
- L’olanzapine (Zyprexa®) est contre indiquée en cas de glaucome à angle fermé
- Le lithium est contre indiqué en cas d’allaitement, d’insuffisance rénale. La grossesse nécessite une surveillance étroite
Surveillance SelectAfficher
La plupart des traitements thymorégulateurs nécessitent une surveillance particulière pendant le traitement
- Le divalproate de sodium nécessite la surveillance du poids tous les 6 mois, la réalisation d’un hémogramme, d’un bilan hépatique, ainsi qu’un test sanguin de grossesse
- le lithium nécessite au moment de l’instauration, une évaluation de la fonction rénale, la réalisation de la calcémie, d’une NFS, d’un ionogramme sanguin, d’un examen cardiaque, d’un bilan thyroïdien et d’un électrocardiogramme. La lithémie est contrôlée tous les 2 mois, ainsi que les paramètres de la fonction rénale (urée, créatinine), et que la calcémie.
Interactions SelectAfficher
- Lamotrigine: son association au valproate et aux contraceptifs oraux nécessite un ajustement de posologie. Idem avec la phénytoïne, carbamazépine, phénobarbital, primidone, rifampicine et associations lopinavir/ritonavir et atazanavir/ritonavir
- Divalproate de sodium: son association est contre indiquée avec la méfloquine et le millepertuis
- Lithium: bien qu’aucune interaction n’ait été relevée, il faut rester prudent en cas de prise d’un nouveau médicament comme les AINS
- La quiétapine est contre indiquée avec les inhibiteurs du cytochrome P450 (inhibiteurs de protéase du VIH, antifongiques azolés, érythromycine et clarythromycine)
Liens utiles SelectAfficher
http://www.psycom.org/Troubles-psychiques/Troubles-bipolaires
Apprendre à vivre avec les troubles bipolaires
La prise en charge d’un trouble bipolaire (HAS)
Dernière modification le: jan 29, 2015 @ 18 h 52 min