Charlie Hebdo

Difficile de faire court, encore moins lapidaire devant un tel événement. Pourtant, le manque de mots serait une justification facile tant le choc a été important pour tout le monde. Faisons simple : on a chialé comme des gosses. Pour toutes celles et ceux qui s'expriment sur le net, depuis le grand groupe de presse au blog anonyme, Charlie Hebdo représente quelque chose.

La capacité à dire les choses librement.

Au-delà de l'émotion, ce qui fait mal c'est surtout le fait de voir un symbole, celui évident de la liberté d'expression, mais aussi de l'audace et du courage, pratiquement anéanti par deux ou trois individus à l'intellect encore embryonnaire.

Suivre les nouvelles la gorge serrée, ce n'est pas devenir d'un seul coup fan absolu et de manière hypocrite de Charlie Hebdo. Certains numéros ou prises de position pouvaient se discuter, mais jamais leur intégrité ni leur perséverance. Des convictions de personnes libres, sans cesse assumées, probablement jusqu'au dernier moment : c'est précisément ça dont il faut se souvenir.

On souhaite bien du courage à celles et ceux qui seront englués dans l'amalgame nauséabond, sur fond de religion, qui ne manquera pas de s'installer. On espère très fort que l'intelligence collective prendra le dessus rapidement, ça a l'air plutôt bien parti et c'est tant mieux. Personne n'a à se justifier.

Tomber dans la bêtise crasse, attiser la méfiance et stigmatiser serait un hommage bien minable à des gens qui se battaient contre ce phénomène depuis des dizaines d'années. Continuons de plaisanter ensemble sur tous les sujets (évidemment, pas avec n'importe qui), sans exception.

Enfin, une pensée pour les proches, amis, collègues de Cabu, Charb, Maris, Wolinski, des policiers tués, bref, pour tous ceux qui participaient de près ou de loin à ce bel exemple de liberté.

On vous laisse avec une citation qui changera de toutes les couvertures que vous devez maintenant connaitre par coeur, et qui nous parle un peu plus.